écrit et réalisé par Alex de la Iglesia, produit par les frères Almodovar ! Espagne, 1993, VOST, 1h35, interdit aux – de 12 ans lors de sa sortie en France avec Antonio Resines, Rossy de Palma, Alex Angulo, Frédérique Feder, Fernando Guillen En 2012, le monde souffre et geint sous la férule des gens beaux, riches et cultivés, reléguant dans l'ombre les scrofuleux, les pieds-bots, les pue-du-bec et les analphabètes. Heureusement pour nous les laids, un groupuscule terroriste composé d'handicapés moteur et surtout mentaux au regard de leur performances ( l'un d'entre eux s’enorgueillissant d'être un nain bossu, juif, franc-maçon et communiste, il ne lui manque que d'être noir comme dans la blague de Coluche) baptisé « Action Mutante » entend mettre fin à cette immonde dictature en enlevant la fille d'un riche producteur de biscuits ; mais les choses vont mal tourner lorsque la rançon devra être versé aux kidnappeurs sur la planète Axturia, peuplée de monstres belliqueux... Comment ? Vous n'en avez pas entendu parler au journal de Pernaud ? C'est que vous êtes mal renseigné, ou que vous connaissez mal la filmo d'Alex de la Iglesia. Pour ceux qui connaissent l'animal, dont nous avions programmé le fantabuleux « 800 balles », ce pitch ne sera pas une surprise. Premier long-métrage d'un réalisateur qui a depuis connu la consécration avec des films aussi divers que « Le jour de la Bête », « Le crime farpait » ou le tout récent « Balada triste », Action Mutante est l’œuvre d'un jeune homme de 29 ans qui ne se donne aucunes limites, et surtout pas celles du bon goût. Démarrant comme un brûlot antifasciste sur la musique de « Mission impossible », le film vire rapidement dans le délire anarchisant où le gore le plus trash le dispute à l'humour le plus débile (la fille à la bouche agrafée, le jumeau mort attaché au survivant). Constamment déconnant, ouvertement idiot, Action Mutante peut être considéré comme l'expression la plus libre de la fameuse Movida !
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(Young Frankenstein) réalisé par Mel Brooks, avec Gene Wilder, Marty Feldman, Peter Boyle, Madeline Kahn, Teri Garr et un Gene Hackman méconnaissable! USA/1974/1H46/VOST Certains d'entre vous, jeunes et fidèles sectateurs de l'Absurde Séance, l'ignorez sans doute, mais il fut un temps pas si lointain où Mel Brooks était un dieu; où la seule évocation de son nom suffisait à précipiter des foules de spectateurs avides de comédie déjantée vers les salles obscures, à une époque où le summum de l'humour pour le public français consistait à assister aux "désopilantes" aventures des Charlots (pour le meilleur) ou des Treize cloches (pour le pire). C'était l'époque où la France subissait le joug des comédies pas drôles dirigées par les quatre cavaliers de l'apocalypse nanarde, j'ai nommé Phillipe Clair, Richard Balducci, Michel Caputo et Max Pécas. Les rares incartades de comiques étrangers , (Monty Python, National Lampoon) restaient confidentielles voire incomprises. C'était le désert, l'affliction...Heu... LE MOT DU COLONEL KURTZ: "L'HORREUR?" Merci Colonel Kurtz, c'est le mot que je cherchais! C'est peu dire que lorsqu'apparurent au mitan des années 70 sur les écrans français les premiers films de Mel Brooks, un vent de panique salvateur est venu balayer la lande désolée de la comédie pouet-pouet, au point que nos franchouillards aux abois se sont mis à se gratter la tête en disant: "mais qui c'est ce Mel Brooks?" Et bien, cher amis minables, Mel Brooks est un rejeton particulièrement doué du Bortsch Belt, le circuit de salles de spectacles juives de l'Etat de New York, dans lequel bon nombre de comédiens tels que Jerry Lewis ou Danny Kaye firent leurs premières armes. Comédien, scénariste, il devient réalisateur avec "the producers", hilarante satire de Broadway dans laquelle deux escrocs montent la pire comédie musicale de tous les temps: Springtime for Hitler...Oui, le bon goût est le cadet de ses soucis, et cette verdeur deviendra sa marque de fabrique au travers de son arme favorite: la parodie des genres hollywoodiens: parodie du western dans "Le sherif est en prison", du space opera dans "Spaceballs", de l'âge d'or du film muet dans "Silent movie" (son meilleur film à mes yeux de modeste aficionado), et des classiques films d'horreur de la Universal avec "Young Frankenstein", nous y voilà (ouf!). Armé de son mauvais goût très sûr, de son talent pour les répliques qui tuent et de son sens imbattable du tempo, Brooks revisite les deux chef-d'oeuvres de James Whale, Frankenstein et la fiancée de Frankenstein*, et réalise l'exploit de transformer une fable tragique en énorme déconnade non pas en la traitant avec condescendance, mais au contraire en respectant à la lettre les codes du genre, tout en les poussant dans leurs ultimes retranchements. Lachés dans les décors du film de 1931, les acteurs, au premier rang desquels Gene Wilder incarnant un petit-fils du docteur Frankenstein peu enclin à reprendre la suite de son illustre parent, et surtout Marty Feldman, célèbre acteur de second rôle au strabisme très très divergent dans le rôle d'Igor, s'emparent du classique de l'Universal pour en pervertir les rôles en les poussant jusqu'à l'absurde. Frankenstein junior, lettre d'amour adressée par un jeune auteur au cinéma qu'il adorait enfant, devenu un classique pour les générations suivantes, demeure un jalon pour les cinéphiles déviants qui se sont remis à croire que la comédie n'était pas morte. Et rien que pour ça, on lui pardonnera les catastrophiques Robin Hood et Dracula, mort et heureux de l'être, legs embarrassants d'un auteur vieillissant par alleurs tant pillé par les générations suivantes, le Saturday Night Live aux USA, ou les Nuls et leurs descendants en France. *C'est bien gentil tout ça, mais de quoi ça parle au juste Frankenstein junior? -Et bien pour le savoir, jeune béotien, tu vas commencer par louer dans ton videostore préféré Frankenstein, si tu ne l'as pas vu, et ensuite tu vas ramener tes fesses à l'Absurde Séance pour comprendre à quel point l'adapation de Mel Brooks tape dans le mille. Ca te va comme ça? (Guy l'Eclair pour les abonnés du Journal de Mickey) de Mike Hodges, avec Sam Jones, Max Von Sydow, Melody Anderson, Timothy Dalton, Brian Blessed, Topol, Ornella Mutti et Kenny Baker (R2D2)dans une panouille mais ne le dites pas à George Lucas. USA/1980/1H51/VOST Au Tribunal des Causes Perdues, la parole est à la défense: "Mesdames et Messieurs du jury, vous avez entendu le réquisitoire de Monsieur l'avocat général réclamant la déportation du prévenu Flash Gordon dans la Zone Fantôme où croupissent déjà les infortunés Superman IV, Space Mutiny et Turkish Star War, mais de quoi accuse t-on au juste mon client? A en croire le Ministère Public, il serait coupable de nanardise caractérisée, aggravée de cabotinage éhonté, scénario infantile, distribution hasardeuse, effets spéciaux susceptibles de provoquer la cécité, costumes de Donald Cardwell et décors de Roger Hart*, kitsherie généralisé et trahison du comic original. Et pourquoi pas de la chute de Cathage tant qu'on y est? Démontons ces fallacieux arguments. le scénario: Flash Gordon est un brave américain, champion de football aux sourire franc et aux idées aussi claires que sa blondeur de winner; il ne demandait rien de plus au monde que d'emballer la belle journaliste Dale Arden quand son avion s'écrase sur les pieds du Professeur Zarkov, qui lui apprend que la Terre est menacée par le vil empereur Ming, un Fu Manchu inter-galactique qui s'amuse à déclencher des catastrophes écologiques sur la planète parce que sa mère a planqué sa console. N'écoutant que son courage, il part à l'assaut de la forteresse du vilain, est fait prisonnier, tombe la fille de l'empereur parce que c'est un beau gosse, se bat avec Robin des Bois avant de s'en faire un allié, convainc une bande de Walkyri(e)s barbus en surcharge pondérale de rejoindre la lutte contre la tyrannie et part mettre une tannée à l'empereur tout seul sur son scooter volant comme Rambo III face à l'armée soviètique. Honnètement vous trouvez ça infantile? Non, c'est une fable morale, qui prouve que le football mène à tout, doublé d'un courageux discours osant dire la vérité sur la changement climatique: c'est la faute des aliens! On me dit cabotinage: je réponds générosité! On est pas chez Straub & Huillet, l'avenir de la Terre est en jeu, vous n'imaginez quand même pas qu'on peut déclamer son texte comme un comptable remplirait ses impôts. Qui n'a pas vu Brian Blessed rugir la moindre de ses phrases ou Von Sydow multiplier les airs sardoniques ne sait pas ce que c'est qu'un acteur qui donne tout. Le casting? Mais qui d'autre que Sam Jones, habitué des centerfold de Playgirl, pouvait incarner la quintessence du héros américain? Il est grand, baraqué, blondissime, sûr de son bon droit: parfait.Il joue comme un planche à pain? Pas du tout, il EST Flash, il n'a pas à le jouer. Les décors et les costumes piquent les yeux, les effets spéciaux feraient honte à Ed Wood? Là encore je réponds: générosité, et j'ajoute: fidélité à l'original! Là où tant d'autres se seraient contenté d'adapter le Comic aux goûts du jour, Dino de Laurentiis, qui en italien avisé sait que le Space Opéra n'est rien d'autre que du péplum où les lazers qui font piou-piou remplacent les épées et les scooters volants les chevaux, a compris qu'il fallait coller au plus près de l'esthétique du sérial dont il s'inspire. Ça s'appelle du respect, et ça me permet de faire rendre gorge à l'accusation faisandée de trahison, dont l'accable des aigris qui n'ont pas eu la chance d'obtenir les droits d'adaptation, je pense en particulier à ce philosophe Hongrois, comment s'appelle t 'il déjà? Georg Lukacs, c'est ça. C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs du jury, je réclame la relaxe pure et simple de mon client, et je ne doute pas que vous me donnerez raison. C'est un simple question de justice." Délibéré en cours, prononcé du verdict le 23 Octobre 2014. *si vous êtes trop jeune pour comprendre cette fine référence à "Au théatre ce soir", demandez à vos parents. de Noboru Igushi, avec Rina Takeda, Shigeru Matsuzaki 2012 Japon 93 mn VOSTFR Au comité de rédaction de la Gazette Utopia, l'heure est grave... La chef: « mes enfants, l'heure est grave. On vient de décrocher un partenariat avec le Festival International du Film d'Environnement, on a que trois séances pour convaincre les spectateurs, alors du nerf bandes de moules! Faites passer les copies ...d'abord les documentaires: A few brave people, Entrée du personnel: des textes militants pour des films engagés,c'est bien tout ça! Et le troisième? Moi: C'est Dead Sushi. Pour l'Absurde Séance,oh Grand Stratéguère. La chef: Fais voir...C'est ça ton papier, trois lignes? Moi: ben, c'est des sushis...mutants...qui mangent des japonais...pendant une heure trente. Et les japonais se défendent-mal- avec des prises de karaté et se transforment en zombis...Ha oui il y aussi un savant fou et des méchants capitalistes, et ils se retrouvent tous dans une auberge pour déguster des sushis contaminés, et voilà: trois lignes, Grand Vizir. La chef: Dis-moi, tu veux que je t'envoie couvrir le festival du film de coloscopie en 3D de la Pitié-Salpétrière? Moi: Oh non, grand Sachem! La chef: Alors tu m'arranges un peu tout ça et tu donnes envie aux gens de venir, ou tu peux réserver tes lunettes en relief et ton sac à vomi! Moi: Oui-da, Premier Ministre! » Donner envie aux gens de venir...Bon, soyons honnêtes: soit vous êtes déjà un fan de nanars improbables,et la perspective de découvrir un film dans lequel des sushis volants exterminent les pensionnaires d'une auberge nipponne vous fait trémousser d'impatience, soit vous êtes fermés à ce type d'expérience psychotronique et il y a peu de chances que ce film vous fasse changer d'avis. L'intrigue tient sur un relevé de compte bancaire grec après la banqueroute: la jeune Keiko est la fille d'un grand maitre dans l'art de préparer les sushis; se sentant indigne de reprendre ses couteaux, elle s'enfuit et trouve une place dans une auberge comme simple servante.Débarque le staff de la Komatsu Pharmaceutical venu pour un séminaire de dégustation de poissons morts; son président prend un malin plaisir à humilier Keiko, alors qu'un ancien chercheur de la firme injustement licencié s'introduit dans la place et injecte dans la nourriture un sérum qui transforme la nourriture en sushis tueurs: et c'est la baston! Aux manettes de ce monument d'idiotie jubilatoire, on retrouve Noboru Igushi. un des pères fondateurs de la Nouvelle Vague Gore japonaise, avec son comparse Yoshihiro Nishimura. Tous deux adeptes des farces hénaurmes et outrancières, mêlant un gore décomplexé à une bonne dose d'humour noir, travaillant délibérément pour des budgets rachitiques en contrepartie d'une liberté totale afin d'échapper à la censure, le duo infernal nous aura offert des joyaux tels que Machine Girl ou Robo Geisha, qui sont depuis devenus des références du genre. Sans atteindre la folie furieuse de Tokyo Gore Police (dont les aficionados de l'Absurde Séance se souviennent avec un stupeur et tremblement), Dead Sushi, avec ses effets spéciaux numériques bricolés sur Photoshop, ses maquillages particulièrement réussis, ses comédiens qui cabotinent au point de faire passer Toshiro Mifune pour un acteur bressonien, ses scènes d'actions délirantes, et une tonalité générale qui confine au seizième degré, est un film fauché et tout fou dans sa tête comme on les aime ici, et qui devrait ravir votre âme d'enfant pour peu que vous ayez un faible pour les bagarres entre une courageuse héroïne armée d'un nunchaku en sushis et une armée de zombis guidés par un homme à tête de thon. Si avec ça je ne vous ai pas donné envie de découvrir cet ovni, je ne peux rien faire pour vous ! La chef : « et c'est quoi le rapport avec l'environnement ? Moi : Heu, les méchants sont des pharmaciens qui polluent l'environnement ? La chef : et... Moi : la séance est gratos ? La chef : et ben tu vois quand tu veux ! » JEU D'ENFANT(child's play) De Tom Holland, avec Chris Sarandon, Catherine Hicks, Alex Vincent et la présence diabolique de Brad Dourif. USA/1988/90mn/VOST Interdit aux moins de 12 ans (Haha...hum, pardon). Les poupées c'est le Mal: elles sont laides, elles sont fabriquées en Chine (ce qui fait pleurer la nuit notre ministre du redressement productif), elles inculquent dans nos chères têtes blondes des stéréotypes physiques discriminants (comme dans l'expression "nos chères têtes blondes" pour désigner tous les enfants de France), et en plus, des fois, elles essayent de nous assassiner. Pas seulement à cause des éléments infects issus de l'industrie pétro-chimique qui les constituent,non, mais carrément avec des couteaux de cuisine! Heureusement, un homme s'est levé pour dénoncer cette menace. Cet homme, c'est Tom Holland, un courageux cinéaste qui avait déjà alerté l'opinion publique sur l'inquiètante infiltration de vampires décadents à l'intérieur des banlieues américaines dans son documentaire sans concessions "Fright Night". Ce soir, Tom nous livre le témoignage bouleversant de Karen Barclay, une mère célibataire qui offre à son fils Andy une poupée "Good Guy" (mon dieu comme c'est ironique...), sans savoir que l'esprit démoniaque du tueur en série Charles Lee Ray y a trouvé refuge grâce à un subterfuge vaudou alors qu'il se faisait descendre par l'inspecteur Mike Norris (elle aurait quand même pu se renseigner, mais bon en même temps elle l'a acheté à un clochard rencontré au coin d'une rue glauque, fallait pas qu'elle s'attende à un facture non plus). Le problème avec les poupées hantées, c'est qu'elles cherchent obstinément à se réincarner dans le corps de leur propriétaire, fut-il un garçon de six ans, Et la c'est le drame: défenestrations, explosions inexpliquées, cabotinage ehonté, nain déguisé dans un costume ridicule, rebondissements sans rimes ni raison, répliques indignes d'un Schwarzenegger, en un mot: l'Horreur... Et aux myopes qui auraient raté la photo illustrant cet article, on parle bien ici de CHUCKY, car c'est sous ce titre anodin de "Child's play" que se cache une des franchises les plus lucratives d'Hollywood à l'époque où tous les studios tentaient d'émuler les hits que furent "Vendredi 13" et "les griffes de la nuit" pour NewLine. Celle-ci est signée United Artist (excusez du peu!). Si comme moi vous faites partie des ados attardés qui ont découvert avec un ravissement rigolard cet Opus Minimus du cinéma d'horreur en VHS dans votre vidéoclub de quartier, ne ratez pas l'occasion de le (re)voir sur grand écran, parce que ça ne se représentera pas de sitôt! |
Absurde SéanceToutes les chroniques écrites dans le cadre du festival entre 2011 et 2015 Catégories
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