(Groundhog Day) réalisé par Harold Ramis, avec Bill Murray, Andie McDowell, Chris Elliot, Stephen Tobolowsky. USA/1993/1H42/VOST Phil Connors, "Roger Gicquel" de service sur une modeste chaine de télé régionale, part couvrir à contre-coeur la fantabuleusement niaise "Fête de la Marmotte"qui a lieu chaque 2 février dans la mégapole de Punxsutawney (Hab.6271). Accompagné de sa productrice Rita et de son caméraman, Phil parfait son imitation de Droopy sous Xanax (normal, c'est Bill Murray) tout en améliorant son recueil de vannes assassines contre les bouseux, leurs traditions idiotes, les médias qui leur font risette, les collègues incompétents, etc. Son unique but: en finir au plus vite et partir de ce trou paumé; mais le Destin a décidé de jouer à un petit jeu intitulé "comment faire tourner Bill Murray en bourrique", et voilà qu'un blizzard s'abat sur la ville. La mort dans l'âme, Phil accepte de repousser d'une journée son départ...Le lendemain matin, 2 Février, c'est le jour de la marmotte, youpi! Incrédule, Phil va alors revivre exactement la même journée. Encore...et encore...et encore... Tout le monde connait le pitch d'Un jour sans fin, même s'il ne l'a jamais vu (ce qui rend les deux paragraphes précédents parfaitement inutiles, merci de ne pas me le faire remarquer), et le combat tour à tour hilarant et tragique de Phil pour sortir par tous les moyens de ce cauchemar existentiel. Souvent considéré comme le meilleur film d'Harold Ramis, c'est surtout LE film qui a consacré Bill Murray dans son emploi de vieux bougon aphasique, mélange unique de Buster Keaton et Jean-Pierre Bacri. Succès modeste à sa sortie, cette comédie fantastique qui allie brillament les ressorts scénaristiques des boucles temporelles à une réflexion -discrète, mais réelle- sur le piège des existences routinières et de la nécéssité d'en briser le cercle vicieux pour vivre authentiquement, a acquis avec le temps un statut de film culte d'autant moins usurpé qu'il est révéré aussi bien par des cinéastes de la stature de Desplechin (je sais, ça ne se voit pas) que par les bouddhistes du monde entier! Qui dit mieux?
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Goal of the dead 1ère & 2ème mi-temps réalisées par Benjamin Rocher et Thierry Poiraud, avec Alban Lenoir, Charlie Bruneau, Patrick Ligardes, Bruno Salomone, Xavier Laurent, Renaud Rutten, Jenny Arasse, ahmed Sylla. France / 2014 / 2h20 (avec un entracte). C'est la question sur laquelle les plus grands savants du monde stipendiés par Sepp Blatters se sont cassées les dents depuis la démonstration du théorème de Fermi: mais qu'est-ce qui pourrait rendre un match de foot intéressant? Déguiser les joueurs en homme-sandwichs? Bof...déjà fait. Equiper les supporters de vuvuzella pour pourrir les retransmissions? Naaan, c'est désormais interdit par la convention de Genève au même titre que les armes de destruction massive. Transfomer les spectateurs en zombis? Ben c'est déjà le cas, non? Oui, mais en vrais zombis, qui bouffent les gens pour de bon, joueurs et spectateurs compris, ça mettrait enfin du piment dans la compétition, non? Non? Bien sûr que oui! Imaginez:on a une équipe, mettons l'Olympique de Paris, qui part en province disputer un match de 32ème de finale avec celle d'un bourg du trou du cul du monde, disons Caplongue (c'est pour l'exemple). Dans l'équipe A on met un ancien joueur de Caplongue qui a trahi les siens pour monter à la capitale, ça c'est pour créer l'antagonisme, une étoile montante égocentrique et imbuvable (toute ressemblance etc), et un entraineur dépressif. Dans l'équipe B...on s'en fout c'est des bouseux et de toute façon ils vont se faire bouffer très vite. Entre les deux on ajoute une journaliste aux dents longues (mais non, ce n'est pas une vampire, on est pas chez Stephanie Meyers ici, dieu merci). Bref, les ingrédients classqiues d'une rencontre qui s'annonce aussi passionnante qu'une soirée en tête à tête avec Guy Roux dans un Campanille...Mais ajoutez-y des zombis, et là ça commence à funker! C'est à cette conclusion de bon sens que sont arrivés les deux réalisateurs de cet OFNI dans le paysage cinématographique français qu'est "Goal of the dead". Passionnés de cinéma Bis et désireux d'adapter en France le concept du double programme "Grind house" ressucité aux Ettas-unis par Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, Benjamin Rocher (à qui l'on doit le bancal mais attachant film de zombis "La horde") et Thierry Poiraud ( coupable du WTF "Atomik Circus"), se sont partagés la tâche de raconter cette histoire en y apportant leur savoir faire et leur style: à Benjamin la partie comédie de caractères (la plus faiblarde il faut bien le dire) dans la première mi-temps, et à Thierry la partie action/gore (la plus réjouissante, mais le scénario joue en sa faveur), dans la deuxième. Le résultat? Un film tellement déconnant et en même temps si bien filmé (c'est bien simple, par certians moment on dirait un vrai film) qu'il en viendrait à conjurer la malédiction des films de genre français à jamais condamnés à la médiocrité. Alors,vous aimez le foot? Ce film est fait pour vous. Vous aimez la comédie? Ce film estr fait pour vous. Vous aimez la baston? Ce film est fait pout vous.. Vous aimez les zombis? Ce film est fait pour vous. Vous aimez les dilemnnes corléniens d'un couple en crise assis dans un deux pièces-cuisine? Ce film est fait pour...heu non, non, la baston, la baston, c'est ça. de Michele Soavi, avec Ruppert Everett, Anna Falchi, François Hadji-Lazaro scénario Gianni Romoli, d'après l'oeuvre éponyme de Tiziano Sclavi, le créateur de « Dylan Dog » Italie / 1994 / 1H40 Il se passe de drôles de choses dans le cimetière de Buffarola: la septième nuit suivant leur inhumation, les morts ont une fâcheuse tendance à sortir de leur tombe avec au ventre cette fringale propre aux dysenteriques astreints à toute une semaine de diète BRATT; et comme tout zombies qui se respectent, ils jetteront toujours leur dévolu non pas sur une bonne salade pleine de vitamine, mais sur le premier clampin venu afin de s'offrir un festin de tripoux et de pâte de tête...étonnez-vous après ça qu'ils aient si mauvaise mine. Mais, pour paraphraser un ministre humaniste, les morts-vivants illégaux ont vocation à retourner dans leur dernière demeure, et pour ça, heureusement, il y a l'homme de la situation: Francesco Dellamorte, l'impavide gardien du cimetière, qui fait entendre à coups de balles dum-dum la voix de la raison. Comme personne ne croit à une épidémie de « zombiite », en dépit des formulaires réglementaires qu'il remplit inlassablement pour demander du renfort aux édiles municipales, il en est réduit à ne compter que sur son fidèle assistant Gnaghi, un brave garçon à la corpulence inversement proportionnelle au brio de sa conversation; mais comme le dit la chanson:"l'amitié entre officiers, ça ne remplace pas les femmes", et Francesco, cloitré derrière les hauts murs du cimetière dans sa routine exterminatrice et sa solitude à deux, en fait jour après jour l'amère expérience. Un brin mélancolique (on le serait à moins), il s'accroche à la réalité par le dernier fil qui tienne encore, celui du téléphone, d'où lui parviennent les voix du monde extérieur, un monde dont il se sent irrémédiablement coupé, jusqu'au jour où la vie elle-même pénètre l'enceinte de la nécropole sous la forme d'une ...veuve! Pour Francesco la messe est dite: cette femme c'est Elle, celle de sa vie, et il va tout faire pour la conquérir. C'est sans compter avec les caprices du destin, qui nous inculque très tôt que "les histoires d'amour finissent mal en général", ce qu'on devrait pourtant savoir quand on est un tueur de zombies à la raison fluctuante. Un beau héros romantique et ténébreux, un sidekick improbable, une belle inconnue qui n'arrête pas de mourir et de revenir, des hordes de monstres tapis dans les replis d'un monde cauchemardesque s'insinuant insidieusement dans la réalité, pas de doutes, nous sommes bien dans l'univers baroque et distancié de Tiziano Sclavi, et de son héros le plus populaire: Dylan Dog. Fumetti extrêmement célèbre en Italie depuis sa création en 1986, cette bande dessinée met en scène un détective anglais spécialiste du surnaturel, qui passe son temps à poursuivre ghoules et sorcières tout en tombant amoureux de ses clientes, ce qui a des conséquences fatales pour lui comme pour elles. Cet univers gorgé de références à la culture pop, les films d'épouvantes et la littérature fantastique gothique repose sur un équilibre subtil entre cruauté violente des péripéties propres aux "Pulp magazines" et une certaine distance ironique du récit, un ton parfois poétique qui tranche avec le commun de la littérature de gare.Pourtant Dellamorte n'est pas Dylan, c'est un personnage à part entière auquel Sclavi avait consacré un roman avant même de créer sa star, et bien qu'il ne fut finalement publié qu'en 1991, on peut y voir l'ébauche de ce qui allait devenir son « opus magnus ». Difficile de croire qu'avec un tel potentiel il ait fallu attendre tant de temps pour voir le petit théâtre de Sclavi transposé au grand écran. Il aura fallu que deux conditions soient réunies: D'abord trouver un réalisateur capable de restituer sans l'affadir un monde original où se confondent sans cesse le vrai et le faux, l'humour et l'horreur, sans jamais tomber dans la balourdise ou le cynisme; ce fut chose faite en la personne de Michele Soavi, ancien assistant de Dario Argento et Terry Gilliam, un homme qui sait ce que puissance poétique et humour baroque peuvent accomplir sur le plus bancal des scénarii; d'aucuns (dont votre serviteur) s'accordent à dire que Dellamorte reste à ce jour sa plus grande réussite. Enfin il fallait trouver l'interprète capable d'incarner le héros de papier, et là force est de constater que le destin peut parfois accomplir des miracles, car c'est nul autre que Ruppert Everett qui accepta d'endosser le rôle, le même Everett dont l'élégance et l'ironie toutes britanniques avaient inspiré un auteur de BD transalpin pour les traits d'un nouveau héros baptisé... Dylan Dog! |
Absurde SéanceToutes les chroniques écrites dans le cadre du festival entre 2011 et 2015 Catégories
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