Aujourd'hui une comédie zombie, une dystopie glaçante et une épopée mystique, il y en a donc pour tous les goûts. Par Hyppolite Büro the odd family-zombis on sale Dans un petit village coréen, un groupe pharmaceutique mène des expériences dans le plus grand secret. Malheureusement, l’une d’elles redonne vie à des personnes récemment décédées qui reviennent au monde sous forme de zombies. Mais lorsqu’un vieillard mordu retrouve une virilité d’adolescent, tous les anciens du village cherchent à se faire croquer. Bon, inutile de vous faire un dessin, avec ce film qui ne révolutionnera pas le genre on se retrouve en terrain ultra-balisé. L'infection, la petite communauté assiégée qui se ressoude pour faire face à la menace, autant de clichés tournés en dérision par bien d'autres avant lui (on songe bien sûr à "Bienvenue à Zombiland", pour ne citer que lui). Néanmoins, et en dépit d'un second acte un peu mou du genou centré autour de la romance entre la jeune héroïne et le Patient Zéro (un infecté végétarien qui préfère dévorer des choux chinois plutôt que des cerveaux (!), le film emporte l'adhésion à force de gags potaches qui font mouche, des personnages certes caricaturaux mais nullement uni-dimensionnels ( aucun n'est tout blanc ou tout noir), et une remarquable efficacité dans le déroulement de l'action, qui s'enchaine presque sans temps morts. Même si ça ne vole pas bien haut, le film ne tombe jamais dans le graveleux, en dépit d'un sujet un poil scabreux qui n'est pas sans évoquer le Cocoon de Ron Howard, et se permet même une pirouette finale aussi hilarante qu'imprévisible. On en ressort avec l'impression d'en avoir eu pour son argent, et face à ce genre de produit, c'est encore ce qu'on peut espérer de mieux. The odd family: zombie on sale. 2019. Couleur. 112mn. VOSTA. Corée du Sud. Comédie, Fantastique. Réalisation: Lee Min-jae. Production: Jang Jin-seung, Eum Zoo-young. Scénario: Lee Min-jae, Jung Seo-in. Montage: Kim Sun-min. Photographie: Cho Hyoung-rae. Musique: Hwang Sang-jun. Avec: Jung Jae-young, Kim Nam-gil, Uhm Ji-won, Lee Soo-kyung. 1br Fraîchement débarquée à Los Angeles, Sarah s’installe dans un appartement au complexe Asilo Del Mar, et fait la connaissance de son voisinage hétéroclite mais soudé. La jeune fille a d'abord du mal à s’intégrer, et refuse notamment les avances de Brian, un voisin de palier. Thriller psychologique et politique, 1BR explore le danger totalitaire tapi dans les recoins obscurs de la société américaine et ses masques de bienséance en prenant pour toile de fond les "gated communities", ces résidences surveillées qui ont surgi au tournant du siècle comme une réponse au sentiment d'insécurité de la classe moyenne face au dangers du monde moderne et des crises sociales qu'il engendre. Quelque part entre les univers de Polanski (le locataire), de HochHausler (L'imposteur) et des Cronenberg père & fils (le prophétique Dead Zone, Antiviral), le film n'est dystopique que dans la mesure où il pousse le curseur de notre réalité juste un cran plus loin, mais c'est bien de notre monde qu'il s'agit, un monde où la tentation de l'entre-soi, du conformisme et de l'abandon de la liberté au profit de la sécurité seraient devenus des vertus cardinales, et autoriserait toutes les dérives. Le calvaire enduré par Sarah, piégée malgré elle dans un cauchemar résidentiel transformé en véritable camp de redressement (les méthodes de tortures qu'elle subit sont directement calquées sur celles employées par la CIA en Irak et à Guantánamo) est une mise en garde sans fard adressée par David Marmor autant à ses concitoyens qu'à nous-même. Remarquablement mis en scène, sachant doser les effets-chocs sans jamais tomber dans l'écueil du "torture Porn" (ce qui aurait ruiné son propos), impeccablement interprétés par ses acteurs (toute la troupe joue au diapason, sans fausses notes ni cabotinage), 1BR est un film sombre, certes, mais qui refuse d'abandonner la lutte. 1BR. 2019. Couleur. 85mn. VOSTF. États-Unis. Thriller. Réalisation: David Marmor. Production: Alok Mishra, Sam Sandweiss, Shane Vorster, Allard Cantor, Jarrod Murray, Nic Izzi. Scénario: David Marmor. Photographie: David Bolen. Décors: Ricardo Jattan. Musique: Ronen Landa. Avec: Nicole Brydon Bloom, Alan Blumenfeld, Susan Davis, Naomi Grossman. the mute En pleine ère médiévale, un évangéliste débarque sur une plage pour répandre la chrétienté auprès d’une tribu aux rites païens. Secouru par un de ses coreligionnaires, ils vont tenter de convertir les autochtones l'un par la parole, l'autre par le feu, puis par le glaive... Si le pitch évoque beaucoup le Guerrier silencieux de Nicolas Winding Refn, on est plus proche ici de l'univers plastique d'Alexeï Gueman, et des interrogations mystiques d'un Tarkovski ou d'un Scorsese (en particulier Le silence). Face à l'incompréhension des indigènes, les deux missionnaires, tous deux convaincus du bienfait de leur cause, vont cependant opter pour des méthodes qui finiront par les séparer, avant de les opposer. Le plus jeune, face à l'impuissance de la parole, optera pour le silence en se cousant les lèvres et prêchera par l'exemple, quand le plus vieux, ancien guerrier devenu évêque pour expier ses crimes, penchera pour l'intimidation et le spectaculaire (en marchant sur le feu à la manière des premiers chrétiens défiant les prêtres païens). Autant le dire d'emblée, ce film est un peu un OVNI dans la programmation du Festival. Sérieux comme un pape, il développe un propos abscons qui aurait davantage sa place dans une université catholique où l'on disserte doctement des différences entre dominicains et franciscains dans leur approche de l'hérésie! En parallèle, il exalte la nature sauvage à la manière d'un Mallick dans des plans absolument sublimes, et il est possible que le vrai discours du film se situe dans l'opposition entre la beauté élégiaque du décor et la violence des rapports conflictuels entre autochtones et envahisseurs, leur inconciliabilité ontologique. Moralement complexe, donc, empreint d'une culture chrétienne et catholique dont j'avoue ne pas maitriser toutes les subtilités, The Mute est un film qui ne se consomme pas, mais se consume aux feux des contradictions de la nature humaine, tiraillée entre son désir d'élévation et sa violence intrinsèque. Se concluant sur une défaite spirituelle totale, The Mute emporte ses questions avec les cendres de ses victimes, nous laissant, comme l'un des protagonistes, aveugles quant à l'avenir, et désemparés. Sans aucun doute un des plus beau film de la sélection, et un des plus difficile. Un film qui se mérite. Krew Boga. 2018. Couleur. 100mn. VOSTA. Belgique / Pologne. Aventure, Historique.
Réalisation: Bartosz Konopka. Production: Anna Wydra. Scénario: Bartosz Konopka, Przemyslaw Nowakowski. Montage: Andrzej Dabrowski. Photographie: Jacek Podgórski. Musique: Jerzy Rogiewicz. Avec: Krzysztof Pieczyński, Karol Bernacki, Jan Bijvoet, Jeroen Perceval.
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