Cabine Fever adore les court-métrages, mais cette année la sélection française ne cassait pas trois pattes à un canard. Revue rapide des six films en compétition. immortels Stan et victor sont deux amis vampires colocataires depuis plus de 200 ans. Pris dans une routine éternelle, ils passent leur temps à se chamailler comme un vieux couple. une situation qui convient parfaitement à Victor qui passe ses nuits dehors, tandis que stan, lui, essaye désespérément de se suicider... Sans jamais y arriver ! De loin notre préféré, d'une part parce qu'il ne se prend pas au sérieux, d'autre part parce qu'il a l'élégance de ne pas tirer à la ligne et demeurer ce qu'il est: un court-métrage. Même s'il est visiblement TRÈS inspiré (pour rester poli) de Vampire en toute intimité, Immortel à le bon timing, des comédiens au poil et des dialogues suffisamment cocasses pour faire passer la pilule. Une vraie réussite! France - 2017 Durée : 13 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Français // Sous-titres : Aucun Réalisateur : Amaury Goetgheluck Scénario : Yann Garel Photo : Yannis Virassamy Musique : Charles Mirat Production : 3IS Interprètes : Victor Augeard, Clément Hassid, Stella La baie Chaque année, au solstice d'été, la Baie se transforme en désert de sable, les marées s'arrêtent. Michel, un chasseur, est missionné pour contrer les caprices de la Nature. Mais cette année-là, rien ne se passe comme prévu. Film de fin d'étude, une belle photo, mais des acteurs non-pros qui jouent comme des savates , des dialogues qui se veulent poétiques et profonds mais qui sombrent dans le ridicule, et un final que n'aurait pas renié Jean Rollin. Typique d'un certain fantastique à la française, complètement désuet même si je lui concède une certaine beauté. Lui manque seulement un sens de la narration qui nous ferait réellement ressentir l'horreur de la décision à laquelle est poussé le personnage principal. France - 2017 Durée : 20 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Français // Sous-titres : Aucun Réalisateur : Joris Laquittant Scénario : Joris Laquittant Photo : Vadim Al Sayed Musique : Léandre Vaucher aka Lilju Production : Arnaud Bruttin Interprètes : Geoffroy de la Taille, Tom Camus, Yannick Becquelin la chambre noire France, 1910. Alors que sa mère semble souffrir d'un mal qu'elle souhaite cacher, la jeune Cassandre sent une présence grandissante dans la demeure familiale... Mais quelle ombre se cache dans le silence de la chambre noire ? Encore un film de fin d'étude. Thématique intéressante, la femme délaissée et hantée par le fantôme du mari qui lui a filé la syphilis, vu du point de vue de leur fille, qui identifie la maladie de sa mère comme une manifestation d'un monstre qui la ronge. Malheureusement tout ce qui aurait pu fonctionner comme une allégorie de la mort est gâchée par une photographie plate qui écarte tout mystère et surtout une caméra flottante qui certes nimbe l'histoire d'une certaine légèreté mais plante toute tentative de gravité. On est en droit de se demander devant un tel choix de mise en scène si la réalisatrice sait vraiment ce qu'elle fait. Tu veux parler de mort qui rôde? Alors arrête de balader ta caméra, cadre le drame et baisse les lumières. Ha, et regarde aussi Cris et chuchotements, tu pourrais apprendre des trucs. France - 2017 Durée : 20 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Français // Sous-titres : Aucun Réalisateur : Morgane Segaert Scénario : Morgane Segaert Photo : Guillaume Ogier Musique : Arnaud Derhan, Benjamin Ford Production : Centre Factory Interprètes : Lisa Segaert, Julia Leblanc-Lacoste, Mathieu Lecat scaramouche, scaramouche Ophélie est une fillette débordante d'imagination qui vit avec son père dans un mobil-home. Un jour, elle se retrouve hantée par un inquiétant ami imaginaire, Scaramouche, qui s'approche d'elle en suivant la logique du jeu "1, 2, 3, soleil"... Ça démarre plutôt bien, l'idée d'un père et d'une fille vivant dans leur caravane, à l'orée du monde sauvage (la clairière d'herbes folles, la forêt) plante un décor riche en possibilités symboliques qu'en commentaires sociaux. De plus on découvre vite que la petite fille, atteint du syndrome de l’œil paresseux, est en fait en train de perdre la vue. Et alors? Rien ou si peu. Scaramouche apparait dans les champs, poursuit Ophélie chez l'ophatlmo, arrache les yeux des poupées dans un magasin de jouet, Ophélie agresse une camarade lors d'une partie de Colin-Maillard (SYMBOLISME!), et finit par jeter à terre l'épouvantail qu'elle prenait pour Scaramouche, se couche dans l'herbe, apaisée; elle a vaincu ses peurs, accepté son destin, le soleil couchant la nimbe, fin. Si on est généreux on pourrait y voir une version reader's digest de l’Échelle de Jacob, d'Adrian Lyne, les manifestations surnaturelles effrayantes dont elle est la victime pouvant se lire comme le combat intérieur qu'elle mène contre elle-même en niant la réalité de sa condition, sauf qu'elle n'apprend que tardivement l’inéluctabilité de sa maladie. Alors Scaramouche, simple messager du Destin, terrifiant comme l'inconnu, réduit à un fétu de paille lorsque la menace est finalement identifiée? Tous ses niveaux de lectures sont valables, simplement...on a déjà vu ça, et en mieux tellement souvent, qu'on a compris dès les premières minutes où l'auteur veut nous emmener, et on attend que ça passe. C'est vraiment dommage, car le film bénéficie de la présence animale de l'immense Denis Lavant, honteusement sous-exploité et réduit à une présence peinturlurée et grimaçante, d'une photographie naturaliste dont la sobriété contraste intelligemment avec l'élément fantastique, et d'un casting honorable (ça joue plutôt juste). Bref, un coup d'épée dans l'eau, Scaramuccia! France - 2017 Durée : 20 min // Ratio : 1.85 // Format : dcp Langue : Français // Sous-titres : Aucun Réalisateur : Arthur Môlard Scénario : Arthur Môlard, T.J. Stehly, Steven Jan Photo : Dorine Destouches Musique : Andrea Boccadoro Production : Stéphane Pierrat Interprètes : Pauline Chomienne, Denis Lavant, Jean-Jacques Rausin spooked C'est la nuit. Brenda, une jolie jeune femme, est au lit. Soudain, la lumière s'éteint. A l'aide de la lumière de son téléphone, Brenda traverse la maison à la recherche du disjoncteur. Mais quelque chose l'observe, tapi dans l’obscurité… Mon petit chouchou de la sélection, avec Immortels, et pour les mêmes raisons: il est court, et il à l'élégance de ne pas se prendre au sérieux; encore que: élégance n'est peut-être pas le substantif le plus adéquat pour décrire cette farce de potaches, qui me rappellent non sans émotion les court-métrages aux noms aussi évocateurs que "Freddy 4 contre Joe Spinell jr" que nous tournions en caméscope HI-8 pour occuper nos languides dimanches après-midi à la fin des années 80 (oui, je vous dénonce Julien Chatelet et Grégory Beauvais!). Réalisé par le duo Spook & Gloom, ce court reprend en les détournant les codes des slashers et autres films de maisons hantées qui pullullaient dans les années 80 (justement), en nous narrant les mésaventures d'un démon venu se repaître des âmes innocentes d'une famille 100% "american way of life", et qui va se retrouver harcelé par le Super-père de Famille en slip à paillette, une Scream Queen qui brise le verre, un Papy vétéran du Vietnam et fan des armes à feu, et bien sûr une petite fille psychopathe, dans une débauche de gags débiles et de poursuites dignes des plus grandes heures de la comédie slapstick (c'est bien simple par moment on se croirait chez Benny Hill!). C'est drôle, ça va vite, et on se bidonne même devant les blagues les plus téléphonées; Spooked est complètement idiot, mais c'est un authentique guilty pleasure! France - 2017 Durée : 11 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Anglais // Sous-titres : Français Réalisateur : Spook&Gloom Scénario : Spook&Gloom Photo : Thomas Pantalacci Musique : Karél Psota / Punish Yourself Production : Spook&Gloom Films Interprètes : David Mora, David Zella, Leslie Mahler trauma industries C’est un grand jour pour Joseph, sa famille l’emmène à l’usine de jouets Smile-Rite® pour son douzième anniversaire. Et tout le monde sait que lorsqu’on fête ses douze ans, c’est le moment de devenir un homme… Sans aucun doute le film le plus ambitieux de la sélection, tant du point de vue formel, qui lorgne du côté de Jeunet&Caro période Delicatessen et de Terry Gilliam que du propos: on est en pleine fable orwellienne, qui voit un petit garçon entiché de sa poupée dépossédé de son identité pour rejoindre le troupeau bêlant d'un monde adulte aliéné, soumis au diktat d'une puissance industrielle totalitaire. Le problème c'est que l'auteur, tout dévoué à la construction de son univers concentrationnaire, se focalise tellement sur le l'imagerie qu'il en délaisse la narration; non pas que le film soit incompréhensible, mais certains parti-pris, comme l'absence de dialogues, rendent le propos pour le moins abscons. En dépit d'un indiscutable talent visuel, on ressort avec l'impression que l'auteur avait un message très clair dans sa tête, mais qu'il a été incapable de le communiquer (quid par exemple des adultes humiliés et déchus dont la chevelure va servir de rembourrage à de futures poupées: symbole d'un système qui se nourrit des plus faibles, autoreproduction des classes, eugénisme? Sans compter le pitch, que j'ai tiré du dossier de presse en tête de cette chronique, mais qui n'est à aucun moment explicité dans le film, même si on en comprend les grandes lignes. Au fond il semble que l'auteur a voulu passer le test ultime hérité des grandes heures du Film Muet: raconter une histoire par l'unique truchement des images, et faire en sorte qu'elle soit immédiatement et constamment compréhensible pour l'auditoire, mais que, fasciné par sa propre construction, il se soit perdu en route. Quand une œuvre, aussi brillante soit-elle, nécessite une explication extra-diégétique pour en saisir les tenants et les aboutissants, c'est qu'il y a quand même un problème quelque part. un bel objet donc, mais un semi-échec. France - 2017
Durée : 13 min // Ratio : 1.33 // Format : dcp Langue : Français // Sous-titres : Aucun Réalisateur : Jethro Massey Scénario : Jethro Massey Photo : Isarr Eiriksson Musique : Julien Decoret Production : Kévin Rousseau Interprètes : Johlan Martin, Jacques Colin
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