Par Innana Ivert En léger différé (48 heures, une paille) de la 8ème édition du Festival de Film Fantastique de Paris. Deux films en compétition, une séance de rattrapage et un film hors compétition, le tout d'un très bon niveau, cette première journée semble être un bon cru... Reed n'arrive plus à contenir ses idées de meurtres, surtout depuis la naissance de sa fille. Il passe des nuits penché sur le berceau avec un pic à glace. De peur de commettre l'irréparable, et pour exorciser ses pulsions, il organise un petit murder trip. Sous prétexte d'un déplacement professionnel, il part dans un hôtel et commande une call-girl SM, non sans avoir minutieusement préparé son passage à l'acte. Quand la jeune fille commence à se mutiler, ça se complique ... Tiré d'un roman de Ruy Murakami, écrivain japonais contemporain plutôt prolifique, à l’œuvre sombre et pessimiste. Il a de nombreuses fois été adapté au cinéma (et a même dirigé certaines adaptation, on n'est jamais aussi bien servi que par soit même). Quelques romans ont été en préparation avec des pointures du cinéma mais n'ont jamais abouti (Les bébés de la consigne automatique avec Asia Argento ou Miso Soup, que Wim Wenders a songé à diriger) . Bref, revenons à nos moutons... Le réalisateur dit s'être inspiré des Giallos, et effectivement, il a transposé cette histoire japonaise en Amérique à la fin des années 70 (cf décors, costumes...). Il n'a pas bêtement copié le style du Giallo, il imprime son rythme, très lent, au film, quasiment en temps réel et y rajoute une touche d'humour (à un moment, on se demande même si ça ne va pas tourner à L'emmerdeur). Les plans sont beaux, posés, et la musique, toujours présente en parfaite adéquation avec le récit, qui a mon goût s'étire un peu trop. Le sujet était parfait pour un court, mais même sur 82 minutes, on sent le temps passer (mais peut-être est-ce voulu). Les acteurs sont excellents (et c'est plutôt important dans un huis clos). Mia Wasikowska est particulièrement fascinante dans ce rôle où elle est à la fois fragile (psychologiquement) et complètement barrée, violente envers elle même et son client. Les thématiques développées (relation à la violence, rapport homme femme, pulsions destructrices et auto-destructrices) sont très bien traitées, dommage que celle du monstre interne, parasite, contrôlant nos sombres pensées ne soit pas plus exploité. Bref, un bon point pour ce Dexter-like. Simon vit reclu avec sa sœur, handicapée en état végétatif depuis un accident remontant à leur enfance. Il travaille à l'usine et suit son injonction de traitement en rendant des visites sporadiques à son psy, quasiment ses seuls liens avec le monde extérieur. Lorsqu'il démissionne, il se replie sur lui-même et laisse libre court à ses fantasmes de contact extra-terrestre... C'est l'adaptation en long de son moyen métrage très réussi et ultra-primé Un ciel bleu presque parfait primé à court métrange en 2016 (et que nous avions adoré). Inutile de dire avec quelle hâte j'attendais ce film !!! Quarxx explique que dès le début du projet, il voulait faire un long, mais dans l'impossibilité de lever les fonds nécessaires, il auto-produit Un ciel bleu avant d'enfin pouvoir le financer. Quarxx a repris ses deux acteurs principaux, Mélanie Gaydos et Jean-Luc Couchard, qui brillaient dans le moyen... avec en prime Thierry Frémont et une palanquée d'autres acteurs tous plus géniaux le uns que les autres (la gérante de la station service à elle seule vaut le coup d’œil). De même, le choix du casting a été très long et laborieux. Il a mis un an et demi à trouver Mélanie, qui incarne Estelle, écumant les centres de rééducation, cherchant une actrice réellement « défigurée » ce qui donne une accroche réaliste impossible à recréer avec du maquillage. De même pour Zoé, la petite fille, Quarxx raconte en avoir auditionné 300 avant de trouver Zelie Rixhon. Quarxx réfute l'appellation film de genre pour son long et il a bien raison. Le film ne peut se réduire à cette case, étant à la fois une comédie, un film dramatique, un film fantastique, policier, bref, inclassable il vous laisse un goût étrange dans la bouche et la sensation d'avoir pris une grande claque. NB : Sortie prévue (espérée) en mars 2019 1988, Hiroshima, la guerre des gangs fait rage. Ogami, un flic aussi pourri que violent, enquête sur la disparition d'un comptable d'une société écran, utilisant tous les moyens de pression les plus sadiques et tordus pour y parvenir. Il est flanqué d'une bleusaille tout juste sorti de l'université aux règles morales bien trop strictes pour lui... La première leçon qu'il donne à son adjoint : il faut être brutal pour contrer la violence des gangs. Il lui demande de chercher des noises à un membre de gang, bovin à souhait. Évidemment, le jeunot a le temps de se faire salement corriger par l'animal avant que son chef n'intervienne, faisant pression sur le yakuza pour lui tirer des informations (« Agression d'un policier, port d'arme, ça va chercher dans les combien, sept ans, non ? ») Belle histoire (que je ne spoilerai pas), très violente (interdit aux moins de 16 ans), le casting du film est excellent. On sent que Kôji Yakusho a pris un immense plaisir à incarner ce flic sans foi ni loi (ou presque). La scène d'introduction (torture du comptable) donne à elle seule le ton du film : ça va saigner. Malgré les nombreuses scènes d'affrontement, la camera n'est jamais virevoltante au point de donner la nausée et les péripéties sont bien amenées, apportant beaucoup de crédibilité à l'histoire. Les personnages (et leur évolution) sont travaillés. On se prend d'empathie pour ce duo de flic, du vieux loup acoquiné aux gangs et de son adjoint propret et naïf. La séquence d'ablation d'une perle cachée dans un scrotum [NDLR: Pardon, on peut avoir un schéma?] est particulièrement jouissive de violence et le climax est juste génial. de Tommy Lee Wallace (qui a également commis Vampire, vous avez dit vampire 2 et le Ça télévisé avec Tim Curry) USA 1982 (musique de John Carpenter) Une publicité à la ritournelle débile et entêtante passe en boucle sur les écrans de télé. Les enfants adorent (la pub leur vend des masques d'Halloween), les adultes en sont gavés. Seul un médecin se pose la question de savoir si cette propagande ne cache pas quelque chose de beaucoup plus sombre. Conspué à sa sortie, Halloween 3 fait l'objet depuis quelques années d'une réévaluation élogieuse, les critiques ayant revu leur jugement, très dur au moment de la sortie, sur ce petit film d'horreur pas si mauvais que ça. Il n'eut qu'un défaut majeur : faire partie de la franchise Halloween sans que n'apparaisse Mike Myers. Mais il y a une bonne raison : Carpenter l'avait à l'origine pensé comme une anthologie (telle que les saisons d'American Horror Story ou les épisodes de Black Mirror). Seule l'époque de l'année où se déroule l'action devait les réunir. C'était sans compter le succès d'Halloween et sa resucée rapide Halloween 2 qui avaient pour toujours gravé dans les esprits que toutes les séquelles devaient présenter des épisodes de la vie de Mike Myers (comme Martine à la plage, à l'école...). Injustice aujourd'hui réparée avec cette séance sur grand écran qui lui donne enfin sa juste place au sein d'une franchise qui a connu des épisodes bien plus calamiteux!
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