Et nous voilà, mon cher et vieux pays, comme disais le Général; après dix-huit mois de silence, passés à faire comme tout le monde (déprimer, picoler et grossir), Cabine Fever sort de son hibernation à grand coup d'héroïne cinématographique pour vous faire découvrir la crème des festivals et des sorties en salle. We're back baby! Espagne - 2021 de Álex de la Iglesia Cinq amis espagnols débarquent à Venise pendant le carnaval pour fêter ce qui s'annonce comme un banal enterrement de vie de jeune fille (chapeaux-bite à l'appui). En descendant du paquebot, ils tombent sur une manifestation de vénitiens protestant justement contre ce déferlement de touristes de masse qui abiment leur belle cité. Mais qu'à cela ne tienne , le petit groupe est là pour faire la fête. En prenant un bateau-taxi pour rejoindre leur hôtel, ils tombent cependant sur un étrange personnage, déguisé en Rigoletto qui leur explique que son rôle dans l'Opera tourne autour de la vengeance. Une fois leurs costumes enfilés, ils partent découvrir la Venise nocturne, bien plus dangereuse qu'ils ne l'avaient imaginée... Alex de la Iglesia, réalisateur et scénariste de tous ses films, nous livre ici un film un peu foutraque, entre pamphlet, slasher et scoubidoo. Je m'explique : le fond du film est très sérieux et parle effectivement du réel problème des paquebots qui débarquent des milliers de passagers dans une lagune fragilisée. Mais pour faire passer ce message, il utilise les personnages d'un médecin de la peste et de Rigoletto qui dézinguent à tout va les étrangers qui ont le malheur de croiser leur chemin. Vous rajoutez à ça une société secrète dont on ne comprend pas très bien le rôle, on mélange le tout et voilà son dernier film. Du coup, le spectateur ne sait pas trop sur quel pied danser, d'autant que les personnages des touristes espagnols sont particulièrement antipathiques, se comportant comme des gougnafiers lors de leur première sortie en ville. On n'arrive pas à s'attacher à ces personnages, et les voir se faire torturer/décapiter/kidnapper ne nous fait ni chaud ni froid. Et si depuis son premier film (Accion mutante), Alex de la Iglesia s'intéresse aux parias et aux militants contre l'ordre établi, ici il rate un peu sa cible, voulant se faire rencontrer trop de genres différents pour que la sauce prenne. Dommage. NB : ce film fait parti de la Fear collection, dont il sera producteur, en association avec Amazon prime et Sony, avec le but de sortir deux films de genre par ans, faisant participer des réalisateurs comme Jaume Balagueró (La secte sans nom, REC), Paula Ortiz (La novia), ou encore Fernando Navarro (bref, des réalisateurs espagnols qui s'exportent plus ou moins bien à l'international). NB bis : Le générique de début est absolument somptueux et fait référence aux gialli, tant sur le design que sur la musique ou la police d'écriture. De toute beauté ! Le saviez-vous ? : Le film a réellement été tourné à Venise, en pleine période de pandémie mondiale, ce qui a posé un gros problème au réalisateur, les rues étant désertes. Voulant recréer une ambiance de la Venise touristique, le budget figurants a donc explosé.
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