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sorry to bother you

30/1/2019

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Dante Alighieri et Donald trump sont dans un bateau...


Cassius Green est un battant. Avec un prénom de boxeur pareil, rien d'étonnant. Sauf qu' à l'exception de sa petite amie Detroit, il est le seul à le croire. Il faut dire qu'être obligé de vivre dans un garage que lui loue son oncle ne l'aide pas beaucoup à cultiver son image de winner. Aussi, quand son pote Sal lui propose de le pistonner pour intégrer la boite de télémarketing RegalView, il y voit le marchepied qui va le mener vers la gloire.
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Cassius (Lakeith Stanfield) dans les soutes du capitalisme moderne

Sauf que... (il y a a toujours un sauf ), pour exceller dans le télémarketing , en plus de remiser ses scrupules au placard pour vendre des meringues à un diabétique, il faut avoir "la bonne voix". Et à Oakland comme dans le reste de l'Amérique, la bonne voix, c'est une voix "blanche". Comprenez : de Blanc. Et si vous avez vu l'affiche, vous avez déjà compris que Cassius ne correspond pas exactement au profil.
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L'immense Danny Glover, maître Jedi de la voix "WASP"
 
Sauf que... à force d'échecs, de rebuffades, de camouflets, Cassius parvient à maitriser l'insaisissable accent : et ça marche! Devenu rapidement la coqueluche de ses maîtres, il décroche la timbale et monte dans les étages réservés aux super-vendeurs, oubliant au passage ses collègues d'infortunes qui se battent pour des conditions de travail décentes, alors même qu'il avait accepté de suivre le mouvement de grève initié par Squeeze, le syndicaliste de la boîte. Peu lui importe au fond, puisque il concrétise enfin le rêve américain, celui du self-made man, chantre de la réussite individuelle face au troupeau.
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Sauf que... le rêve va rapidement tourner au cauchemar pour Cassius, quand il va comprendre dans quel monde les eaux glacées du calcul égoïste l'a précipité.
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L'inquiétant Omari Hardwick, le Charon qui va guider Cassius dans le Royaume des Super-vendeurs

si george Orwell et Aldous huxley s'étaient mis au funk...


Si ce résumé vous parait aussi énigmatique que lourd dans ses répétitions, rassurez-vous, c'est à dessein, tant l'(in)vraisemblable conte moderne concocté par le magicien des platines Boots Riley (leader du groupe de rap-funck engagé "The Coup"), pourrait se dérouler comme un flow scandé par le gimmick "sauf que...";

On croit partir sur une comédie sociale à la Ken Loach période Bread and roses, et paf, sans prévenir on se retrouve dans un film d'agit-prop' mâtiné de réalisme magique, tirant à boulets rouges sur l'arrivisme érigé en valeur morale, l'esclavage moderne, les relations de classe / race dans une société américaine gangrénée par la haine raciale et la violence des rapports de dominations, la bêtise des médias de divertissement, et ce nouveau capitalisme de la Silicon Valley, celui des Steve Jobs et des Jeff Bezos, aussi philanthropes dans leurs déclarations qu'impitoyables businessmen dès qu'il s'agit de défendre leur pré carré face aux exigences de leurs employés, et plus généralement leur vision totalitaire démente du monde futur qu'ils entendent enfanter.
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Armie Hammer dans le rôle du Jeff Bezos/Méphistophélès de cette fable faustienne

Sorry to bother you c'est aussi un chant d'amour que Riley dédie à Oakland, la ville qui l'a vu grandir, et où vit une communauté Noire aussi active que rebelle. A travers la galerie de personnages qui se débattent dans des situations de plus en plus abracadabrantesques, Riley brosse le portrait de cette communauté tiraillée entre solidarité et fuite en avant. Si Cassius se perd dans ses illusions de grandeur, Detroit incarne la lutte farouche que mènent les afro-américains pour la reconnaissance de leurs droits, "par tous les moyens nécessaires" pour paraphraser Malcolm X.
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Detroit (Tessa Thompson), petite amie, artiste performeuse, activiste révolutionnaire et Jiminy Cricket de Cassius

Mais que le paragraphe précèdent ne vous égare pas: si Sorry to bother you est incontestablement un film politique et un commentaire acerbe sur l'état de déréliction de la société américaine contemporaine, celle des mouvements Black lives matters et Occupy Wall Street c'est avant tout une comédie qui repousse très très loin la suspension de l'incrédulité, filant la métaphore de l'aliénation par le travail jusque dans ses retranchements les plus absurdes.
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​Découvert en France grâce au festival du PIFFF 2018, le film de Riley bénéficie d'une sortie correcte puisqu'il est distribué par Universal, mais le caractère pour le moins atypique de l'œuvre et une campagne marketing à coté de la plaque risque de le voir disparaitre de l'affiche avant que la colle soit sèche, alors surveillez les sorties dans les cinémas près de chez vous, ne regardez pas les images disponibles sur le Net si vous ne voulez pas vous faire divulgacher le twist final (aussi imprévisible qu'hilarant!), et foncez!

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Jermaine Foller, Steven yeun (vu dans l'excellent "burning", et Lakeith Stanfield, héros prolétariens face à la violence policière (yep, c'est dans l'air du temps).

Mélange improbable entre l'humour du Satursday Night Live et celui des Monty Python, Sorry to bother you vous embarque dans un Grand-huit anarcho-situationniste dont vous sortirez secoué, hilare, et avec une seule idée en tête: faire la révolution au son des Boom_box!
SORRY TO BOTHER YOU
écrit et réalisé par Boots Riley
avec Lakeith Stanfield, Danny Glover, Steven Yeun, Tessa Thompson, Armie Hammer, Omari Harwick, Jermaine Fowler, Terry Crews
USA / 2019 / 1H51
SORTIE NATIONALE: 30 Janvier 2019
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