ATTENTION CA VA SPOILER SEVERE...
Alors, le nouvel opus de Nicolas Winding Refn, chef d’œuvre esthétique ou ratage pompeux ? Et bien, comme toujours avec le surdoué danois, la vérité est quelque part entre les deux. The neon demon ambitionne de nous narrer la violence et la vacuité du monde de la mode, et plus largement de notre civilisation basée sur le « paraître », en suivant le destin de Jessie, jeune fille de la campagne à peine nubile, montant en Californie tel un papillon de nuit affolé par la lumière de l'ampoule sur lequel elle va se griller les ailes (cette métaphore subtile est à l'aune de celles du film, je n'y suis pour rien). Ca vous dit quelque chose ? C'est normal, car c'est un thème récurrent du cinéma hollywoodien depuis que des cinéastes émigrés fuyant l'Europe et découvrant « l'usine à rêve » ont compris, pour en avoir été eux-même la victime, ce qu'est un miroir aux alouettes. Billy Wilder, en réalisant Boulevard du crépuscule en 1950, avait déjà tout dit sur le sujet ; plus récemment, et sur un mode mineur, David Cronenberg et son Map to the stars avait recentré la question sur la tyrannie de la jeunesse qui obère la carrière des actrices hollywoodiennes ; et David Lynch a peut-être réalisé le film définitif sur l'usine à cauchemar avec Mulholland drive. Alors quand Winding Refn s'attaque à la montagne, sachant ce dont le bonhomme a été capable par le passé, c'est peu dire qu'il était attendu au tournant après l'échec du grand-guignolesque Only God Forgives. Alors ces attentes, comblées ? Oui et non.
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Et on démarre avec une séance de rattrapage (oui, je suis un peu retard) : Men and Chicken, nouvel entartage philosophico-déconnant jeté à la face du spectateur lambda par un récidiviste des attentats aux bonnes mœurs, le danois Anders Thomas Jensen, sorti le 25 Mai dernier dans l'indifférence polie de la presse spécialisée se remettant difficilement de la gueule de bois causée par deux semaines d'orgie cannoise.
A la mort de leur père, Gabriel et Elias, deux frères quadragénaires particulièrement peu gâtés par la nature et au caractère aussi opposés que possible découvrent qu'ils ont été adoptés. Intrigués (j'allais écrire perturbés, mais ce serait redondant, vous comprendrez pourquoi dès que vous les verrez) par cette subite découverte, ils se mettent en tête de retrouver leur géniteur. Une quête qui les mènera jusqu'à l'île d'Ork, rocher perdu quelque part entre mer du nord et baltique. C'est là que se cache leur père putatif et légende locale aussi crainte que respectée par les autochtones:le quasi-centenaire Evelio Thanatos (!), un prototype de savant fou comme on en fait plus depuis la mise à la retraite du professeur Fansworth. Après moult détours et mises en garde de rigueur par les autorités locales, les deux frangins (qui entretemps ne sont plus que demi-frères) débusquent enfin la cachette du paternel, une ferme en ruine dissimulée au fond d'un bois et aussi guillerette qu'un asile psychiatrique hanté. Joies des retrouvailles ? Pas vraiment, car le comité d’accueil, constitué par trois lointains cousins de Leatherface, ont une façon bien à eux de repousser les indésirables : à grand coups d'animaux empaillés dans la tronche ! C'est de cette virile manière qu'ils font la connaissance de Gregor, Joseph et Franz, les autres rejetons d'Evelio, qui leur interdisent l'accès au Père ; bien décidé à passer outre, Gabriel et Elias explorent les recoins de la labyrinthique bâtisse, mais tombent vite nez à bec avec les principales occupantes des lieux : des poules, beaucoup de poules, un nombre incongrûment élevé de poules, avec des pattes bizarres... |
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