L' été au cinéma, c'est la période des rétrospectives, des ressorties et c'est aussi le moment idéal pour faire un doigt d'honneur à la vilaine fée Procrastination et ressortir des étagères les DVD qui prennent la poussière mais qu'on s'était promis de voir un jour...Parmi ceux-ci trônait en bonne place le premier film de John Cameron Mitchell, que par un tour de la sorcière susnommée Innana et moi n'avions jamais vu, contrairement à vous j'en suis sûr, fidèles (?) lecteurs aussi hypothétiques que cinéphages; alors de deux choses l'une: soit vous l'avez vu et aimé, et vous vous joindrez à notre cri d'amour enthousiaste (qui ressemblerait un peu à ça:" HOPUTAINC'ESTGENIALJEKIFFETROPLAMUSIQUELESACTEURSLESCOSTUMESMAISCOMMENTONAFAITPOURRATERCAQUANDESTCEQUECAPASSEAPARIS!!!), soit vous faites parti des rares à être passé à côté et dans ce cas je n'ai qu'une chose à dire: "Ladies and gentlemen, wether you like it or not: this is HEDWIG! Par Innana Ivert Alors ok, je suis à la bourre, tout le monde (ou presque) a déjà vu ce film... Mais je viens de le découvrir, alors je me permets de faire un petit papier dessus. Après une séance enthousiasmante de How to talk to girls at parties, je me suis dit « Découvrons un peu l’œuvre de James Cameron Mitchell, ça a l'air réussi »... et quoi de mieux pour commencer que son premier film, Hedwig and the angry inch. Hedwig est née Hansel en Allemagne de l'est, d'une mère allemande (et particulièrement sympathisante du régime de l'époque) et d'un père américain (qui n'a évidemment pas tardé à quitter sa virago et à retourner d'où il vient). Adolescent, il tombe amoureux d'un soldat US qui lui fait gentiment comprendre que pour quitter l’Allemagne avec lui, Hansel doit se débarrasser d'un petit quelque chose et devenir Hedwig. L'opération échoue et Hedwig n’obtient qu'une énorme cicatrice avec au milieu un petit morceau de chair. Au USA, elle se retrouve délaissée par son beau soldat pour un autre homme au moment de la chute du mur de Berlin, un an plus tard. Dommage, un an d'attente et l'opération était inutile... Elle redécouvre alors son amour du rock et crée son groupe, "Hedwig and the angry inch", pour laisser sortir la fureur qui l'habite. C'est une épopée amoureuse et libertaire, prônant la tolérance et le respect, mais sous une forme musicale, avec de superbes chansons rock, des costumes fabuleux et une énergie débordante, mais pas que. Hedwig est aussi très touchant, et ce pour plusieurs raisons : la plus simple est l'histoire, c'est émouvant de voir les personnages (étonnamment profonds et très bien écrits [NDLR: et qui se paye le luxe de citer dans une splendide séquence d'animation le Banquet de Platon tout en adossant sa love story au mythe de Pygmalion, excusez du peu!]) accepter leur sexualité et leur vraie identité sans complexe, en dépit ou à cause de la pression sociale; Ensuite parce que ce film est très autobiographique, John Cameron Mitchell l'a d'abord écrit comme une musical de Brodway, qui a très bien fonctionné, avant d'en faire un film où il tient le rôle-titre. A chaque instant, on sent qu'il ne se contente pas de jouer Hedwig, il l'incarne de manière si profonde, si réaliste qu'on ne peut que se sentir remué par son interprétation. Ce musical est d'ailleurs toujours joué à Broadway, et l'a été par quelques pointures, dont l'acteur Neil Patrick Harris (Barney Stinson de How I met your mother) ou encore Michael C. Hall (Dexter dans la série éponyme). Pour le côté musical rock, costumes et un peu barge, on n'est pas très loin du Rocky Horror Picture Show (mais avec un fond bien plus sérieux que « des extraterrestres transsexuels essaient d’envahir la terre ») . A tel point qu'aux Etats-Unis, le film a donné naissance à des séances de minuit, des déguisements et des répliques détournées, bref, si cette expression n'avait pas été aussi galvaudée, un FILM CULTE au vrai sens du terme. Bref, sur scène ou en salle, revisité ou non, découvrez cette petite perle si ça n'est pas encore fait, ou revoyez le, juste pour le plaisir (et le rock!!) HEDWIG AND THE ANGRY INCH écrit et réalisé par John Cameron Mitchell, musiques de Stephen Trask avec lui-même, Miriam Shor, Michael Pitt, Andrea Martin, Alberta Watson, Stephen Trask USA/2001/95MN
0 Commentaires
Votre commentaire sera affiché après son approbation.
Laisser un réponse. |
sorties
découvrez les films en avant-première, ainsi que les sorties récentes à ne pas rater selon mon humble avis (mais vous faites ce que vous voulez). Archives
Janvier 2023
Catégories
Tous
|