(Crash'n burn) Ecrit et réalisé par Chris Stapp & Matt Heath Nouvelle-Zélande 2007 1h17 HD avec Chris Stapp, Matt Heath, Bonnie Soper, Andrew Beattie, Phil Brough Vous connaissez ce sketch du Monty Python's flying circus dans lequel un allumé se met en tête de briser les records les plus stupides, comme de manger la cathédrale de Chichester, de fendre un train en marche avec le nez, ou de sauter par dessus la Manche en un seul bond? Et bien c'est exactement le profil psychologique de Randy "the Kid" Cambell, le cascadeur le plus "bad ass" de Nouvelle-Zélande, qui ouvre le film à sa gloire sur sa tentative à treize ans et des brouettes de sauter le détroit de Cook séparant les deux îles de l'archipel en vélo!. Descendant direct d'une fière lignée de daredevils (comprenez cascadeurs) kiwis, le jeune Randy vit dans l'ombre de son défunt père, le flambloyant quoique malchanceux "Flaming" Reg Cambell. Son rève? Devenir le plus grand cascadeur de Nouvelle-Zélande en franchissant ce fameux détroit et s'échapper enfin de l'île du sud, de la ferme de son oncle et d'une vie insipide indigne d'une tête brûlée. C'est lors d'une exhibition des calamiteux "Timaru Hellriders", une troupe de cascadeurs cornaquée par l'idôle locale, le bète et méchant Dick Johansonson, que Randy embrassera son destin et la future femme de sa vie, Tracy "Tragedy" Jones. Devenu l'homme à tout faire et le souffre-douleur de l'ignoble Dick, Randy va patiemment endurer toutes les avanies, alors que les morts violentes s'amoncèlent autour de lui, jusqu'au terminus de ses rèves: Auckland, la capitale du show business... Raconté comme ça on pourrait s'attendre à un biopic classique, celui du p'tit gars parti de rien mais qui franchit tous les obstacles pour atteindre les sommets par la seule force de sa volonté, bref le genre de produit calibré comme Hollywood en pond avec la régularité et l'absence de fantaisie d'une poule. Sauf qu'on est pas à Hollywood ici, mais en Nouvelle-Zélande, et ça, ça change quandmême deux ou trois paramètres. Laissez-moi vous affranchir: Randy et Dick n'existent pas; ils sont nés de l'imagination de deux comiques stars sévissant depuis une dizaine d'années à la télé néozélandaise, les susnommés Stapp & Heath, que certains ont comparé au duo Parker & Stone, comparaison qui s'applique uniquement dans leur commune prédilection pour l'humour potache et le politiquement incorrect. Parce qu'il y a une différence de taille et qui tient en deux mots: l'esprit kiwi. Ah, l'esprit kiwi! Une alchimie unique combinant l'individualisme et l'opiniatreté du pionnier américain à la décontraction et l'absence de scrupules des bagnards qui ont colonisé l'Australie, avec en prime un petit coté Redneck décomplexé pour la poésie du langage. A l'écran, ça donne un film complètement fou furieux, où des mécanos estropiés croisent des cascadeuses unijambistes, où on saute en scooter au dessus d'une rangée de tondeuses à gazons allumées et renversées, on passe le temps en tournée à se fracasser des bouteilles de vodka sur la tête, on ne peut pas ouvrir la bouche sans sortir l'intégralité de son catalogue d'injures, on se tape dans le dos pour mieux se poignarder la seconde d'après, j'en passe et des pires car le film en a encore beaucoup sous le pied. C'est assez indescriptible finalement, Stapp s'amusant à parodier en les mixant au gré de son humeur le film de groupe de rock en tournée à la "Spinal Tap", le film de prison, le thème Faustien en la personne du méphistophélique Sheldon Snake, le biopic évoqué plus haut, le gore bon enfant des "Seigneurs de la route", les cascades débiles à la "Jackass", le tout marinant dans cette confiture de bon goût que sont les défauts propres aux kiwis, une beauferie decomplexée dont Stapp se moque tout en la revendiquant bien haut comme un trésor national. Outrancier, grossier, trépidant, surprenant, souvent hilarant, gentiment gore, festival de tronches insensées, pur moment de rock'n roll, que dire de plus? "The devil dared me to" est tellement fait pour l'Absurde Séance que c'est avec le trémolo dans la voix des grandes émotions que nous l'accueillons dans note Panthéon personnel: "entre ici, Randy Cambell, avec ton burlesque cortège..."
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