Par Innana Ivert ( et un peu Hyppolite Büro) 3 séances pour cette journée, intitulées "Maitres en mouvement", "Love on the beast" et "Débordements en tous genres". Première séance traditionnellement consacrée à l'animation, avec 6 films techniquement irréprochables mais scénaristiquement parfois un peu abscons. Mes préférés : A robot is a robot A Robot is a Robot (1920p) from Open Workshop on Vimeo. Une gentille vieille dame recueille un robot vétéran pour le faire travailler dans son salon de coiffure pour chat. Muet, en Stop motion, Noir et Blanc, agrémenté d'un grain vieilli plutôt bien vu. Conclusion : les chats sont de petits connards capricieux, et un robot est un robot (même avec la meilleure volonté du monde) de Emil Friis, Nilas Ropke Driessen. France, Danemark Metamorphosis En stop motion pâte à modeler, inspiré d'une nouvelle de Pablo Lukas. Il est trentenaire et vit chez sa mère dans un décor flippant d'animaux empaillés style meuble (la table du salon) ou chimère (écureuil à tête de piaf, chien à deux têtes...). Il en a marre de vivre entre antidépresseurs et alcool et se trouve une solution radicale pour sortir de cet enfer. Les humains ont des têtes à faire peur (les yeux à 180°) et le chien a un côté humanoïde assez creepy. Comment pour être libre, il faut couper le cordon et prendre son envol... de Juanfran Jacint et Carla Pereira. France, Espagne Imbued Life [NDLR: pour ma part et contrairement à Innana, j'ai beaucoup aimé le premier court de la sélection, Imbued Life, lui aussi réalisé en stop motion ; l'histoire d'une taxidermiste dépressive qui extirpe des bobines de films de la cervelle d'animaux naturalisés (!) et se projette les images abstraites extraites de leur tête. OK, ça n'a aucun sens mais c'est visuellement somptueux, et le travail de la bande son, en parfaite adéquation avec l'atmosphère onirique des images, est tout simplement hypnotisant. Parfois il ne faut pas chercher à comprendre, mais ce laisser porter par la beauté du geste]. Imbued Life - TRAILER from Bonobostudio on Vimeo. où chacun cherche l'amour... Difficile de dire ceux que j'ai préféré … un seul m'a déçu sur cette session ! Parru pi tia (je parle pour toi) Dans la banlieue de Palerme, Chiaru demande à sa Nonna (grand-mère) un coup de main (et d’envoûtement) pour regagner le cœur de son ex-fiancé. « Inspiré de faits réels... toujours en pratique de nos jours » dixit le film. Très drôle. Même si on voit arriver la chute de loin, c'est assez bien filmé, joué et monté pour que la jubilation soit présente au moment du dénouement. Et cet accent de Palerme, c'est un vrai plus pour le film (et la Nonna flippante ressemble beaucoup trop à la mienne!). [NDLR: même si on est pas versé dans le dialecte palermitain ou madalénine comme Innana, on ne peut qu'être accroché par cette ambiance populaire gouailleuse et superstitieuse qu'on retrouve dans les films de De Sica, Scola, Germi ou Risi. Cette petite historiette pourrait tout droit sortir d'un de ces films à sketches de l'Âge d'Or de la comédie italienne, et c'est pour ça qu'on l'aime!]. de Giuseppe Carleo. Italie Ulises Dans la mythologie, les sirènes sont des êtres cruels qui attirent marins et pêcheurs par leur chant, les vouant ainsi à leur perte. Un vieux pêcheur sort en mer pour rencontrer une de ces fabuleuses créatures... Sublime Michelle Betancourt qui incarne une sirène un peu androgyne, séduisante, mais surtout fascinante, dont le design est très soigné. Gros travail sur l'étalonnage de la colorimétrie, le cadrage, enchaînant des plans de plus en plus serrés au fur et à mesure que la tension monte, et évidemment la musique, envoûtante (le chant de la sirène est magnifique). A recommander sans hésitation (même si là encore, on sent venir la chute). de Jorge Malpica. Mexique Cuticule Court animé au design cartoonesque très coloré mais adapté d'une nouvelle de Stephen King (donc plus sur le registre horreur fantastique). Son couple vacillant (elle est maqué à un gros beauf qui de toutes évidence la maltraite), Violette file se brosser les dents lorsqu'un doigt vivant télescopique sort du siphon du lavabo...une bataille homérique s'engage, à l'issue inatendue... Film féministe déguisé sous des atours de conte cauchemardesque, Cuticule ne prend pas de gants et pourfend la violence faite aux femmes en la retournant d'une façon aussi brutale qu'efficace (le symbole phallique d'un doigt démesuré et agressif, bien que pas très subtil, ne laisse pas de place au doute). La musique, composée par Pierre Thollon, souligne très bien l'aspect brutal et surréaliste de la bataille, à la fois mentale et physique que mène Violette, dans un esprit très bruitiste (on songe très fort au travail de Tobe Hooper et Wayne Belle sur Massacre à la tronçonneuse et ce n'est pas un mince compliment!). J'ai aimé, faites vous votre propre opinion... de Marie Houssin. France Tic Alan, passionné de shopping Amazon, est un tueur en série. Il laisse d'ailleurs des avis confondants sur les produits qu'il commande (« Sac poubelle : parfait pour transporter un cadavre »). Le montage est déconstruit, passant de l'enquête de police au speed dating d'Alan sans continuité chronologique, tout en intercalant les scènes de réception de ses colis (et de l'écriture de ses avis), ce qui m'a particulièrement plu. Le final sur le duo de flic m'a un peu moins convaincue mais ça se laisse regarder avec plaisir (et un grain de folie). de Ben Nicholas (AKA Benny Nicks). USA L'eau (de pluie, de piscine, de la mouille (oui, oui, on parle bien de la même chose) de la fonte des glacier ou du déluge) est le dénominateur commun de cette séance qui m'a moins enthousiasmée que la précédente, seuls 2 courts m'ont vraiment plu... Acquario (L'aquarium) Dans une piscine municipale, un gamin s'amuse à observer une nageuse, se mettant en apnée pour pouvoir la regarder évoluer. Elle s'en amuse et joue avec lui. Jusqu'au twist, la bonne idée du film est d'être entièrement en vue subjective par les yeux du gamin. Puis le drame arrive et on passe en visuel externe, regardant les personnages se débattre dans cette eau devenue dangereuse [ NDLR: sans vouloir spoiler, on sent que le gars a beaucoup aimé une certaine scène de "MORSE", mais hormis cet emprunt le film de Puntoni prend une tangente radicalement différente, qui rend son court aussi intriguant que poignant, donc on l'absous!]. La fin est un peu prévisible mais le court maintient une certaine tension qui nous garde quand même en haleine. de Lorenzo Puntoni. Italie Tomorrow might be the day Nicolas vit avec Seren, leur lien de parenté est flou (oncle-nièce?). C'est un fanatique religieux qui insiste pour que Seren apprenne à nager pour survivre au déluge qu'ils lui ont annoncé (pendentif en spirale autour de leur cou à tous les deux). Ou comment la religion poussée à l’extrême peut faire commettre en toute bonne foi un crime odieux. Et dans la catégorie "Bien essayé, mais non" : Acide M'a fait penser à un The road avec des dialogues. Beaucoup trop de dialogues, qui n'apportent rien ni en terme de caractérisation des personnages ni en terme d'enjeux dramatiques. Mauvaise idée, on a juste envie de gifler les personnages (particulièrement le petit garçon, très photogénique mais qui joue comme une savate) et le film perd en efficacité. Dommage car s'il était resté dans la sobriété de sa très bonne scène d'introduction (où un nounours en gros plan se décomposant sous l'effet de la pluie acide figure à lui seul l'apocalypse qui survient), on y aurait tous gagné... Dispo en intégralité sur Youtube, à vous de juger... de Just Philippot. France Mention spéciale WTF : Ça mouille Ça mouille ! - TRAILER from Alexis GODARD on Vimeo.
Film d'école de l'EMCA d’Angoulême qui me fait me questionner sur la réaction en temps réel des prof qui ont lu et validé le scénario de ce court pour le moins étrange sur une femme narcissique qui fait perdurer le cycle naturel de sa jouissance devant un miroir, de chiens à trompe d'éléphant qui se nourrissent de sa cyprine avant de déféquer pour faire pousser des carottes dont elle même se gave … No comment ! [NDLR: c'est détendu du gland au conseil pédagogique de l'Ecole des Métiers du Cinéma d'Animation d’Angoulême, je ne serai pas surpris que l'angoumoisin Benoit Delépine en fasse partie, ça expliquerait!}. de Alexis Godard et Nan Huang. France
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