Suite au décès de sa tante, Pauline et ses deux filles héritent d’une maison. Mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles. Un drame qui va traumatiser toute la famille mais surtout affecter différemment chacune des jeunes filles dont les personnalités vont diverger davantage à la suite de cette nuit cauchemardesque... Voici en deux mots résumés le pitch du nouveau film de Pascal Laugier, qui a obtenu le Grand Prix du Festival de Gerardmer cette année, j'étais donc impatient de le découvrir, sachant à quel point l'auteur du très dérangeant Martyr était attendu aux alentours par les fans (dont je suis) de films de genres hexagonaux, tant le mode de production chapeauté par le CNC ne leur ait pas favorable, quitte à être parfois exagérément indulgent. Mais là, avec toute la bonne foi du monde, difficile de défendre une tentative aussi bancale et surtout, aussi prévisible. ; Reconnaissons à Laugier le mérite d'avoir voulu construire un thriller horrifique focalisé sur des rôles féminins. Les rôles masculins reviennent dans l'ordre à un assassin demeuré, un policier incompétent et un mari fantomatique. Ici ce sont les femmes qui règnent, souffrent et font souffrir. A cet égard, on ne peut que saluer les prestations des comédiennes, qui toutes donnent de leur personne pour insuffler un peu de chair à un scénario particulièrement décevant. Mention spéciale à Mylène Farmer (je ne pensais vraiment pas écrire ça un jour!) qui incarne une mère à la fois protectrice et castratrice, aux antipodes de l'image de marque qu'elle véhicule depuis vingt ans. Les deux actrices américaines qui jouent les filles, Crystal reed et Anastsia Phillips sont impeccables, leurs compositions ne souffrent pas la critique, tant elles donnent tout ce qu'elles ont durant la durée du métrage, et néanmoins... ..rien ne fonctionne. Il est assez étrange qu'un auteur comme Laugier, qui s'est bâtit une réputation de briseur de codes cinématographiques se soit contenté d'un scénario aussi paresseux; car c'est bien à ce niveau que le film échoue. Comme je l'ai dit plus haut le film bénéficie d'un casting étonnamment solide; le production design n'est pas en reste, et le travail sur le sound design est particulièrement réussi, encore qu'un peu trop présent (c'est une partie du problème: le moindre moment de suspens est tellement surligné par la musique et ou les bruitages qu il anéantit son effet aussitôt qu'annoncé). Techniquement donc, le film est propre, mais le problème, c'est qu'il ne fait jamais peur, ce qui vous en conviendrez constitue un échec quand on projette de créer un thriller horrifique. La raison? Au lieu de créer une atmosphère oppressante, bâtie sur les angoisses des protagonistes, Laugier se contente de multiplier les jumpscares à bon marché, les scènes de bagarres entre gentils et méchants sur-découpées , sur-bruitées, qu'on attend sans surprise tant elles sont annoncées, annihilant l'effet qu'elles sont sensé produire. Ajoutez à cela un twist de milieu de film particulièrement inutile, ou en tout cas maladroit, censé nous introduire dans la psyché d'un des personnages principaux, et retourner la façon dont nous avions compris la première partie du film, qui s'il avait eu une construction un peu plus élaborée aurait peut-être pu marcher, au lieu de ça, nope, c'est bagarre, bagarre, jusqu'à la mort des méchants. Et l'influence de Lovecraft qui innerve l'histoire dans les scènes fantasmées? Peau de bal.! En conclusion, difficile de voir en Ghostland autre chose que la tentative d'un réalisateur français de film de genre de s'adapter aux contraintes de la production US, et échouer.
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