par Inanna Ivert
de Lee Cronin
Irlande - 2019
Sarah vient d'emménager avec son fils Chris dans une maison isolée, au milieu de rien. Elle rencontre la folle du coin, qui lui soutient que "ça n'est pas son fils", ce qui instille le doute dans l'esprit de Sarah... Le comportement étrange de Chris aurait-il un lien avec le cratère qui se situe au milieu de la forêt, non loin de leur maison ?
Plastiquement, c'est beau ; les cadres, l'étalonnage, les lumières sont soignés. Le réalisateur nous immerge dans les peurs profondes que sont la claustrophobie et l'arachnophobie. Il joue avec des thématiques fréquentes dans le cinéma d'horreur irlandais : la relation dysfonctionnelle parent/enfant et le fait que la nature est un personnage à part entière...
mais ça ne fonctionne pas vraiment. Parce qu'on a une impression de déjà-vu, de mélange mal digéré (entre Stranger Things pour le monde parallèle, The Descent pour les passages de tunnels et les monstres sous-terrain, Body Snatcher pour les copies quasi-conformes), mais aussi parce que le scénario laisse trop de questions en suspend. Du coup, les réactions de Sarah semblent parfois étranges, les ellipses ont tendance à paraître un peu trop Deus Ex Machina.
Bref, ce qui aurait pu être une réussite sur le papier devient un film, à la réalisation certes soignée mais dont la sauce ne prends pas malgré les efforts du réalisateur comme des acteurs. Un director's cut avec un peu plus de cohérence, peut-être...?
de Ryan Spindell
États-Unis - 2019
Sam se rend dans une société de pompes funèbres (dans une splendide maison art nouveau) et y rencontre Montgomery Dark, le croque-mort en chef, qui commence à lui raconter des histoires horrifiques.
Ce film, imaginé par Ryan Spindell a débuté son financement sur Kickstarter, avec comme teaser la dernière histoire du film, The Babysitter murders.
Le but du réalisateur était de créer une anthologie de courts métrages, regroupés autour d'une thématique (comment et pourquoi les gens meurent) afin d'échapper au circuit imposé aux courts (festival et.... néant). Il souhaitait que son film sorte sur grand écran ou au moins sur des plateforme de vod, ce qui nécessitait de réaliser un long.
Il assemble donc 4 courts pour en faire un film, reliés par les personnages du croque-mort (Clancy Brown, le Kurgan d'Highlander, entre autres) et de la postulante au poste d'aide, Sam (interprétée par Caitlin Custer, qui jouait déja dans The babysitter murders).
Le ton du film est très réussi, balance d'horreur et d'humour très bien dosée. Et ça fonctionne, on suit donc avec délice Don't stick your nose where it doesn't belong, Better safe than sorry, Till death do us part et pour finir en beauté The babysitter murders (grosse référence à Halloween, bien évidemment). Bref, déjà fan des films à sketchs, même si c'est un exercice périlleux, un seul faux pas et tout le film est ruiné, j'ai vraiment apprécié celui-ci.
NB : Si vous êtes un peu curieux, Ryan Spindell a un compte Viméo où vous pourrez voir d'autres de ses courts et le mini documentaire qu'il a co-réalisé sur les anthologies d'horreur We come in pieces
de Ronny Yu (réal d'un de mes plaisirs coupables : La Fiancée de Chucky, avec Jennifer Tilly et sa voix haut perchée)
Hong-Kong - 1993
Zhuo Yihang est élevé pour prendre la tête d'une coalition de huit grandes "sectes", qui a pour but d’empêcher le développement d'un culte maléfique en Chine. Au court d'un combat, il tombe raide amoureux de Lian Nichang, terrible assassin(e) de ce Culte Suprème, dirigé par des jumeaux siamois.
Leur amour impossible survivra t'il à cette guerre des clans ?
Ce film est une adaptation libre d'un roman de Liang Yusheng (Ronny Yu a même été demander à l'écrivain s'il pouvait faire des modifications sur Baifa Monü Zhuan, ce à quoi l'auteur a répondu qu'il ne devait surtout ne pas rater son film, « pour ne pas l’embarrasser »). Il appartient au genre wuxia, littérature chinoise de fiction mêlant arts martiaux et fantastique.
Le film est raconté en flashback, débutant sur le désespoir de Zhuo Yihang qui attend le retour de son aimée. Ronny Yu nous raconte ensuite comment ce guerrier a été élevé, comment il est tombé amoureux et comment il a perdu sa mie.
On se retrouve alors avec un film mélangeant fantastique, mythes, sensualité, avec ce couple fascinant, la froideur de Brigitte Lin et le combat intérieur de Leslie Cheung, tiraillé entre son amour et la loyauté à son clan.
Les costumes, les décors, les maquillages, tout est très travaillé et versé dans le fantastique (un peu kitsch) rassemblant des mythes asiatiques et universels (l'amour impossible de Roméo et Juliette, la sorcière/guerrière aux cheveux vivants, les siamois maléfiques...) mais cela reste une belle épopée, plutôt fascinante qui ressort en 4K la semaine prochaine sur les écran et en DVD en 2020.
NB : Avant le film, on nous a diffusé un petit mot de Ronny Yu qui explique à quel point ce film est important pour lui, car c'est celui qui lui a ouvert les portes d'Hollywood. Sans ce film, nous n'aurions jamais eu La fiancée de Chucky, ni Jason contre Freddy. On va dire que ce garçon est plein d'humour...
NB bis : n'étant pas une grande spécialiste du genre, si vous voulez en savoir plus, je vous conseille cet article très étoffé du site chinesemovies.com.fr
de Alexandre O. Philippe
Etats-Unis - 2019
J'avoue, j'ai passé mon tour pour ce documentaire... Entre les embouteillages et la fatigue accumulée, j'ai baissé les bras. En espérant être plus resistante les jours suivants...
Voici donc la présentation du PIFFF pour ce documentaire : "Montée comme la fusion idéale entre le commentaire audio des commentaires audios et le monologue mystique et érudit, cette interview a priori définitive de William Friedkin sur son film d’horreur culte retrace toutes les étapes de sa production, expose toutes les coulisses d’une expérience exceptionnelle."
Je vais me renseigner sur la qualité de ce film auprès de deux acolytes un peu plus courageux que moi et reviendrai vers vous...
Petite mise à jour : j'ai interviewé mes deux acolytes Antohn de Podsac, Le Podcast Sérieusement Accro au Cinéma et François qui m'ont conté quelques anecdotes croustillantes que l'on apprend dans ce documentaire.
Tout d'abord, c'est Friedkin lui même qui parle de son oeuvre mais avec un recul de 40 ans (la sortie de L'Exorciste date de 1973). Il évoque notamment ses influences littéraires et picturales (la peinture flamande) en précisant que l'affiche iconique du film lui a été inspiré par un tableau de Magritte, L'empire des lumières.
Le commentaire de Friedkin sur son oeuvre est très lucide, il reconnait que son film contient une grande part de chance et d'improvisation (le vomi de Regan n'était pas sensé atterrir dans le visage du prêtre, la violence du jet a été plus forte que prévu).
On constate également le caractère ombrageux du réalisateur qui, pour la musique, n'a pas hésité à se fâcher avec deux de ses amis compositeurs Lalo Schifrin et Bernard Herrmann (le Hans Zimmer de son temps, en plus talentueux), pour se rabattre sur la musique que tout le monde connait, Tubular Bells de Mike Oldfield qu'il a trouvé complètement au hasard en écumant une pile de vinyles.
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