Par Innana Ivert
Chose promise... voici donc quelques mots (et pas mal de photos) sur ce lieu fascinant et onirique ...
Je profite de l'occasion de Court Metrange, le festival du film fantastique de Rennes, pour vous toucher un mot d'un musée que nous avons visité cet été avec Hippolyte.
Le Naïa Muséum de Rochefort-en-terre, nommé ainsi d'après une sorcière locale, est le musée des arts de l'imaginaire.
Naïa est, d'après la légende, une sorcière bretonne, qui aurait vécu dans les ruines du château fin 19ème, début 20ème.
Charles Géniaux décrit sa rencontre avec elle début 20ème dans son livre La vieille France qui s'en va. Cette dame âgée était réputée ne jamais boire ni manger, posséder un don divinatoire, d'ubiquité et être insensible au feu... Elle invoquait le démon Gnâmi (être mystérieux qu'elle décrit en ces termes "Celui qui peut, Celui qui veut, Celui qu'on ne voit pas " ) et jetait des sorts.
Bref, tout une panoplie ! Je ne jugerai pas de la réalité ou non de ces allégations, mais il est important de savoir que Naïa était une femme instruite, sachant lire et écrire et connaissant les vertus des plantes. Son nom viendrait de la déformation du mot « la noire ».
A mi-chemin entre musée et galerie, le Naïa présente des œuvres (83 artistes internationaux ! ) touchant aux légendes, aux mythologies, ou tout simplement à la dystopie, au corps transformé et nous fait nous questionner sur notre rapport à la condition humaine.
L'endroit par lui-même vaut le déplacement : la mairie de Rochefort-en-terre a racheté le château en 2013 et l'a mis à la disposition de deux artistes (Patrice Hubert, sculpteur sur métal, et Manu van H, peintre/dessinateur) pour gérer le musée et sa scénographie afin de mettre en valeur le lieu comme les œuvres présentées (avec beaucoup de talent).
L'exposition qui se tient à la M.I.R. Le bal des lémures (âmes damnées de la mythologie romaine qui hantent le monde des vivants ), en parallèle de Court Métrange, regroupe 5 artistes du Naïa :
Yoann Lossel, graphiste travaillant beaucoup avec des feuilles d'or et une inspiration très art déco
Gilles Courat, photographe, qui expose ici des photos de ses différentes séries ( L'énigme du rêveur, Sylphes, Mes moires, Apnéa...) "L'écho des songes" from Gilles Courat on Vimeo. "The echo of dreams" from Gilles Courat on Vimeo. Yannick Germain, avec des peintures (qui m'ont peu touchée) entre Hugo Pratt et le douanier Rousseau Patrice Hubert, gestionnaire et scénographe du Naïa, dont je vous ai déjà parlé plus haut, avec ses sculptures métalliques cinétiques Et enfin Yoann Penard, sculpteur qui travaille sur la transformation des corps, représentations mutilées, décapitées, enchaînées, ou même mal-formées. Fascinant, même si très malsain à mon goût
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