Deuxième journée encore plus éclectique que la première, avec du trash foutraque, du drame poétiquo-social, du serial killer victorien et du manga anarcho-capillaire. C'est parti! Et on commence avec 68 kill Employé dans une société de nettoyage de fosses septiques, Chip ne sait pas dire « non » aux femmes. Un défaut qui va lui coûter très cher lorsque sa petite amie envahissante lui propose de voler 68 000 $… Un looser faible et pathétique pris au piège de machinations ourdies par une galerie de femmes toutes plus fatales les unes que les autres, un paquet d'oseille mal acquis que tout le monde se vole, des crimes sanglants, des personnages amoraux, cruels et sadiques, guidés par leurs plus bas instincts, l'Amérique profonde et désespérée des White Trash...on a tous les ingrédients pour d'un Film Noir, à un petit détail près...Trent Haaga, l'auteur et réalisateur de 68 Kill, est un vétéran de l'écurie Troma, pour laquelle il a commis par le passé les scripts de quelque unes de leurs plus beaux gemmes, dont l'inoubliable Toxic Avenger 4. Yep, ça change un peu la donne... 68 kill, c'est un peu la rencontre d'After Hours de Martin Scorsese (pour l'unité de temps -l'action se déroule du crépuscule à l'aube- et pour le personnage principal -un pauvre type embringué dans une succession cauchemardesque de péripéties qui le dépassent) avec l'univers libidino-cartoonesque de Russ Meyer. Comédie trash n’épargnant rien ni personne, 68 kill nous dépeint à un rythme frénétique les mésaventures de son anti-héros priapique constamment castré par des femmes dominatrices et vénales, utilisant leur sexe comme arme quand elles n'ont pas de shot gun à porté de main, séquestré par des Hillbillies psychopathes défoncés au "moonshine" et au "Crystal Meth" dans leurs mobil-home pour qui une soirée réussie est une soirée ou on massacre un type pour quelques billets, poursuivi par un adeptes du torture porn fait maison et sa soeur très très rancunière... Ça pourrait facilement tomber dans le glauque et le putassier, mais le ton résolument comique et potache qu'il adopte permet au film de ne jamais tomber dans cet écueil facile (Eli Roth et Rob Zombie, c'est à vous que je parle). Portrait hilarant d'une Amérique sans foi ni loi (hormis celle de Murphy), porté par un casting au jeu volontairement outrancier et une mise en scène solide qui pallie son évidente impécuniosité par une constante débauche d'énergie, 68 Kill renoue avec le mauvais goût salvateur des productions de Papy Russ et Tonton Lloyd, qui n'a plus guère droit de cité de nos jours dans les productions estampillées "Indie". Un film qui fait un gros doigt au politiquement correct sans jamais se prendre au sérieux, c'est peu de chose mais ça fait toujours du bien! Distribué en France par Playtime (ex Film Distribution), le film a peu de chance de trouver sa place sur le grand écran, alors surveillez les plateformes VOD, ce serait dommage de passer à côté! États-Unis - 2017 Durée : 95 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Anglais // Sous-titres : Français Réalisateur : Trent Haaga Scénario : Trent Haaga Photo : Needham B. Smith Musique : James Griffiths Haim, Frank Ilfman Production : David Lawson Jr., Bob Portal, Travis Stevens Interprètes : Matthew Gray Gubler, AnnaLynne McCord, Alisha Boe... Distributeur : Playtime tiger are not afraid Après la mort de sa mère, Estrella trouve refuge auprès d'un groupe de cinq garçons également orphelins. Et lorsque le spectre de sa génitrice lui apparaît, la jeune fille se met à douter de sa santé mentale... Grosse attente pour ce film, que sa réalisatrice mexicaine est venue défendre deveant le public du Max Linder, et grosse déception à l'arrivée. Pourtant, au départ, il y avait de quoi espérer... Une bande de gosses perdus dans le monde violent et impitoyable des adultes, qui se réfugie dans leurs fantasmes pour affronter l'âpre réalité, on avait là potentiellement un film de la trempe du Labyrinthe de Pan ou de l'Echine du diable, pour rester dans le cinéma latino, voire de l'insurpassable Nuit du chasseur. Tout y était: la violence des rapports adultes/ enfants dans une société rongée par le crime, le trafic de drogue, la pauvreté, la dimension fantastique (ou fantasmagorique) qu'oppose cette jeunesse désarmée comme seule défense face à l'implacable dureté de la réalité, tout était là en germe pour nous offrir un conte métaphorique sur les problèmes tragiques du Mexique contemporain. et pourtant à aucun moment la sauce ne prend. Si à aucun moment la sincérité les intentions de l'auteur ne peuvent être contestée, la faute en revient justement et malheureusement à la lourdeur avec laquelle elle appuie son discours. Tout est surligné, appuyé, toutes les bonnes idées (comme celles des graffiti dessinés par les mômes sur les murs de la ville prenant vie pour dessiner leur univers mental, où la présence des fantômes des disparues -symbole des meurtres quotidiens dont la justice n'a cure) arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans contexte ni mise en scène un temps soit peu inspirée, et on finit par se dire qu'en effaçant la dimension fantastique le film aurait tout aussi bien fonctionné, voire mieux. Un bel exemple de scénario gâché par les intentions trop visibles du réalisateur. Heureusement pour nous, le cinéma mexicain regorge de talents exprimant beaucoup mieux qu'ici l'incroyable complexité de la société mexicaine. Allez voir les films de Michel Franco, Amat Escalante, Carlos Reygadas, Arturo Ripstein ou Gerardo Naranjo pour vous en convaincre. Le cinéma mexicain actuel est un des plus passionnant qui soit, mais pas celui-ci. Méxique - 2017 Durée : 83 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Espagnol // Sous-titres : Anglais/Français Réalisateur : Issa López Scénario : Issa López Photo : Juan Jose Saravia Musique : Vince Pope Production : Marco Polo Constandse Interprètes : Rodrigo Cortés, Ianis Guerrero, Hanssel Casillas... Vendeur : Filmadora Nacional golem, le tueur de londres Londres, au XIXe siècle. Une vague de crimes terrifie les habitants de la ville qui finissent par penser qu’une créature légendaire appelée le Golem en serait responsable... Encore une belle occasion manquée...et c'est dommage car Juan Carlos Medina, le réalisateur, semble avoir mis tout son cœur dans cette entreprise. Adapté d'un roman de l'écrivain Peter Ackroyd, (que je n'ai pas lu), l'intrigue se situe huit ans avant l'apparition de Jack l’Éventreur, sans qu'il y ait aucune relation entre cette histoire et celle de Jack (encore une belle occasion manquée, l'idée d'un prédécesseur inspirant les meurtres de White Chappel aurait pu constituer un chouette scénario , mais baste). On se retrouve donc avec une série de crimes épouvantables perpétrés par un mystérieux Golem, qui s'attaque indifféremment aux riches et aux pauvres, aux femmes et aux hommes, aux catholiques et aux juifs. Aux manettes de l’enquête est nommé l'inspecteur Kildare, un policier brillant dont la carrière a été brisée à cause de rumeurs sur la possible homosexualité. Ses recherches l'amènent à soupçonner un auteur dramatique raté, un comédien adepte du travestissement et Karl Marx...Oui, Ce Karl Marx! On a là tous les ingrédients d'un drame historique avec un serial killer sévissant dans le londres des années 1880, lorgnant ouvertement sur le film qui a relancé ce genre très spécifique à l'orée des années 2000 (From Hell): même soin dans la direction artistique, même abysse dans le personnage de l'inspecteur (Johnny Depp était opiomane, Bill Nighy est soupçonné d'homosexualité), et ça fonctionne plutôt bien jusqu'au moment ou la résolution de l'intrigue recroise ce qui était de toute évidence le propos du metteur en scène, à savoir un mélodrame sur la soif de célébrité, et là tout s'effondre dans le grotesque, le twist en carton qu'on voit arriver à des kilomètres et le ridicule le plus achevé. Dommage, car le casting ne démérite pas, mention spéciale à Douglas Booth (jeune acteur déjà vu dans le splendide La passion Van Gogh et qui imprime chacune de ses scènes par sa présence magnétique ( note aux directeurs de casting: si vous cherchez un acteur pour un biopic sur Freddy Mercury, ne cherchez pas plus loin! [ NDLR: trop tard Innana, la machine à biopic est déjà passée par là, ça va s'appeler Bohemian Rhapsody et l'acteur principale se nomme Rami Malek!]), la direction artistique est à la fois magnificente et sordide, et la mise en scène efficace, à défaut d'être audacieuse. Quand on pense que Neil Jordan et Terry Gilliam ont été approché sur le projet, on ne peut que se lamenter qu'ils n'aient pas donné suite... Royaume-Uni - 2016 Durée : 109 min // Ratio : 2.35 // Format : dcp Langue : Anglais // Sous-titres : Français Réalisateur : Juan Carlos Medina Scénario : Jane Goldman Photo : Simon Dennis Musique : Johan Söderqvist Production : Elizabeth Karlsen, Joanna Laurie, Stephen Woolley Interprètes : Olivia Cooke, Douglas Booth, Bill Nighy... Distributeur : Condor Entertainment / Megalys Et on termine cette journée -vite, parce qu'il est 4 heures du mat', que je suis éreinté et parce que ce film est à chier (bon disons culturellement différent) avec jojo's bizarre adventure Depuis l'âge de quatre ans, le jeune Josuke Higashikata est capable de manier un stand, une matérialisation psychique de l'esprit. C'est alors qu'il croise la route d’un certain Jotaro qui le prévient qu'une force maléfique menace la tranquillité de la ville. Oh, que voilà un intrigue originale... Bon, je suis un poil malhonnête, le manga n'étant pas ma tasse de thé, et j'avoue volontiers que je n'ai pas les codes inhérents aux récits de ce type de littérature. en revanche, je m'y connais un poil en cinéma, et là pour le coup je crois que j'ai mon mot à dire. [ ici s'ensuivait un paragraphe emplis de haine injurieuse contre la culture manga et sa représentation au cinéma, rédigé à cinq heure du matin dans un état disons...second. A la relecture (à tête reposée), je reconnais qu'il était injuste. Je préfère donc l'effacer] Si Jojo's bizarre adventure peut séduire un public ignorant tout de la mangasphère, c'est avant tout par son humour et la virtuosité de sa mise en scène, qui rendent regardable un récit tout à la fois archétypal et paradoxalement abscons. Je veux dire par là qu'on peut très bien suivre l'intrigue balisée du jeune héros lambda confronté aux forces du Mal et qui prend conscience de ses propres super-pouvoirs, avec les conséquences morales qu'ils impliquent, puisque ce schéma narratif est universel et popularisé dans la culture Pulp depuis des décennies en Occident, même si on a aucune idée du contexte dont elle est extraite. Pas besoin d'avoir lu la saga fleuve (pas moins de quatre arcs narratifs, plus une série animée!) pour en saisir les tenants et aboutissants. C'est même un plus, car ça rajoute un petit côté WTF à certains rebondissements qui rajoute au plaisir de la découverte. Cela étant dit, le film comporte quand même son lot d'idées saugrenues, de passages "émotions" frôlant le ridicule et de gimmicks agaçants. Pour en avoir discuté après la projection avec un spécialiste, cette adaptation signée Takashi Miike est très fidèle à l’œuvre originale. Je me suis penché depuis sur le premier tome, mais un mystère demeure: d'où, Grands Dieux, lui est-il venu l'idée d'affubler ses personnages de moumoutes si improbables qu'elles font passer celle de Dick Rivers pour une tonsure de moine? Cette question me hante sans relâche depuis lors: si un fan de manga me lit, par pitié qu'il me donne la réponse, j'en ai perdu le sommeil...
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