Une petite fille bluffante, un boogeyman marocain desservi par son casting, une tragi-comédie métalleuse, une grosse galéjade (Grand Prix et Prix du public à Gerarmer, ce qui ne relève pas vraiment le niveau du festival. Hey, les gars, il serait tant de voter à jeun !!), et des courts internationaux variant du génie au médiocre, tout ça entouré par une armée de CRS et de défilés de gilets jaunes, voilà l'ambiance de la journée...
Un père et sa fille, Chloé, vivent en vase clos. Elle n'a pas le droit de sortir de la maison et doit se prétendre « normale », répétant avec son père tous les détails sur une famille qui n'existe pas. Quelque chose ne tourne pas rond : le père prétend la protéger des « méchants ». Est-il complètement parano ou cache-t'il un secret plus profond ? Seul indice : Chloé voit des gens qui ne sont pas présents (une dame dans son placard qui apparaît et disparaît, et une petite fille qui la nuit lui tient parfois compagnie). Attirée par le marchand de glace, Chloé désobéit et passe la porte d'entrée...
Toute la force du film vient du talent du scénario à ne pas dévoiler de suite le véritable sujet du film, et, tel le Petit Poucet, à semer pendant quasiment une heure de minuscules indices, laissant le spectateur dans le flou. Ce laps de temps nous permet de nous attacher aux personnages et à nous intéresser réellement à l'histoire de cette famille mono-parentale qui paraît de plus en plus suspecte, pour ne pas dire dysfonctionnelle, sans qu'on arrive à mettre le doigt sur ce qui cloche. Après cette révélation, le film revient à un déroulement plus classique, même si bien élaboré et réalisé. La fin est quand même très prévisible et convenue mais ça reste une belle découverte et est visuellement très réussie.
Les acteurs (Bruce Dern et Emile Hirsch , découvert dans The Autopsy of Jane Doe , que je ne saurais trop vous le recommander [NDLR: et accessoirement dans un obscur petit film survivaliste sorti en 2007, Into the wild] ) et encore plus particulièrement la gamine (Lexy Kolker , 9 ans) qui dégage une puissance et un réalisme émotionnels , sont époustouflants.
Elle est d'ailleurs montée sur scène comme un vraie pro et tient tête au public avec une assurance déconcertante pour son âge.
Le film a été primé par le public, le prix ciné + et le jury des lecteurs de MadMovies (je persiste à penser que Tous les Dieux du ciel était une proposition bien plus originale, mais bon...)
de Talal Selhami
France/Maroc 2018 Lors d'une célébration d'Achoura (fête des enfants et de la famille au Maroc) une petite fille et son ami rentrent dans une ancienne demeure coloniale, elle en ressortira seule. Des années plus tard, quatre gamins jouant à se faire peur rentrent dans cette maison réputée maudite. L'un d'entre eux y disparaît mystérieusement, les autres enfouissent le souvenir de cette nuit jusqu'au retour, 25 ans plus tard, de ce gamin perdu. Le passé les rattrape alors.
Comment être honnête sans démolir le film ?... C'est très moyen, même si on sent la bonne volonté de toute l'équipe, la seule réelle originalité tient dans l'emplacement du récit (au Maroc) et son lien avec une fête qui m'était inconnue. Dommage car les story board étaient vraiment alléchants...
Le scénario est un peu en vrac et ne résout absolument pas toutes les questions qu'il a posé (ou alors avec une maladresse rare). Les effets spéciaux sont assez pauvres, mais compte tenu de la galère de production qu'à du être le film, on peut rester un peu indulgent sur ce point. Par contre, impardonnable, les enfants jouent mal, très très mal (et juste après avoir vu Freaks et sa gamine épatante, ça pique fort la rétine). Sans accuser le jury de copinage, je soupçonne quand même un lien entre l'amitié de Fausto pour le réalisateur et la présence du film dans cette sélection... Next
de Jonas Åkerlund
G-B/Suède 2018
Dans l'ambiance proprette de la Norvège du milieu des années 80, Euronymous (Rory Culkin) fonde un groupe de « vrai métal norvégien » Mayhem avec quelques amis à lui, d'autres gamins de 16 ans un peu paumés, jouant à être satanistes. Mayhem devient connu au début des années 90, lorsqu'un nouveau chanteur les rejoint (Dead, incarné par Jack Kilmer). Ils vivent tous dans une grande maison, perdue dans la forêt, alternant concerts, fêtes, bières et déprime.
Tout bascule lorsque Euronymous rencontre Varg qui rejoint leur groupe et s'intègre à l'Inner Black Circle, sorte de secte anti-chrétienne regroupant des membres de divers groupes de True black métal. Varg les pousse alors de plus en plus loin dans l'action pour prouver que l'image sataniste qu'ils se sont créee n'est justement pas qu'une image, les églises commencent à flamber dans le pays...
Le film est tiré de l'histoire vraie de ce groupe de métal, de son ascension destructrice, et de la violence motivée par le mal-être d'une poignée de jeunes musiciens en mal de reconnaissance. Mais le générique précise que c'est également basé sur des mensonges, car de nombreux aspects de cette ténébresue histoire restent sujets à supputations. Quoiqu'il en soit, ce biopic est très réussi, le réalisateur parvenant à injecter assez d'humour dans cette histoire tragique pour que ne ressorte pas seulement le côté pathétique et brutal de la bande. Qu'on soit fan ou qu'on n'ai jamais entendu parler d'eux, on arrive à s'attacher à l'histoire de ce poseur de Euronymous qui, beau parleur, tire sans vergogne crédit pour les actions sataniques de ses comparses du « Black Circle », sans jamais se mouiller, jusqu'à ce que Varg ne l'y oblige… Je m'attendais à être perdue dans cette histoire et ce milieu dont j'ignorais tout (et à mourir d'ennui) mais le film m'a faite rire et m'a passionnée, sa force étant de susciter l'empathie chez le spectateur avec ce personnage manipulateur finalement complètement dépassé par les événements.
Edgar sort d'un divorce difficile et retourne chez ses parents le temps de se reloger. En fouillant dans les affaires de son défunt frère, il tombe sur une poupée pour le moins étrange. Coïncidence, se tient dans un petit bled la commémoration du 30ème anniversaire du massacre de Toulon, créateur de ses affreuses poupées tueuses. Une vente aux enchères y aura lieu, bon moyen pour Edgar de se faire un peu d'argent...
Tous les participants à ce jubilé se retrouvent prisonniers de l'hôtel où ils sont logés et vont se faire massacrer un par un par les poupées maléfiques.
13ème film et reboot de la franchise, Puppet n'est rien de plus que ce qu'il promet dans sa bande annonce : une suite de scènes gores et politiquement incorrectes, réhaussées d'un peu d'humour noir. Le scénario tient sur un confetti et sert uniquement de prétexte pour la fête à la tripaille. Dommage que les réalisateurs restent le cul entre deux chaises, incapables de se décider pour une vraie comédie d'horreur, les dialogues étant parfois ridiculement sérieux [ NDLR: notamment les allusions à la Shoah prononcées par les personnages juifs, bien qu'en accord avec le background de la série, frôlent plus d'une fois la faute de goût]. De plus, l'évolution de l'intrigue n'est pas menée de main de maître, avec beaucoup trop de Deux ex machina à mon goût.
[NDLR: à vrai dire, au vu des différences entre la bande-annonce et la version du film projetée, il se dégage la furieuse impression d'avoir assisté à la projection d'une copie de travail, ce qui expliquerait en partie certaines incohérences de scénario, voire l'absence de scènes de transition coupées au montage, et l'absence du gimmick "Don't ask, Don't ask" qui fit fureur à chaque passage de la bande-annonce auprès du public mais ne s'est pas retrouvé dans le montage présenté. La raison la plus probable est aussi ancienne que le cinéma d'exploitation: la plupart du temps, les bandes annonces sont montées à partir des rushs, parfois très en amont du processus de montage, et Full Moon, la boîte de prod de Charles Band, en vieux briscard du métier, ne déroge pas à la règle. Monter une bande-annonce alléchante bourrée de plans absents dans le montage final, mais qu'on pourra réutiliser en les intégrant au besoin dans d'autres productions ou des versions alternatives c'est le B.A.BA de l'économie du Bis. Le résultat est souvent déceptif, mais qu'importe, puisque les spectateurs ont déjà payé leur place! Il est à noter que ce procédé de margoulin a depuis longtemps été adopté par les Majors Hollywoodiennes: on ne compte plus les teasers de blockbusters comportant des scènes absentes de la version projetée sur grand écran; s'il devait y avoir une leçon à tirer de cet état de fait, c'est que le cinéma américain actuel n'a pas plus de scrupules que des escogriffes historiques comme Roger Corman ou William Castle, qui avaient au moins l'honnêteté de se présenter pour ce qu'ils étaient: des bateleurs de foire!]
Cela reste un divertissant film à voir en vod, avec un bon verre et des potes.
Sweet Tooth
Giovana Olmos, Mexique
Pour éviter la colère du propriétaire, Susana collecte tous les mois un loyer un peu spécial (NB : Pourquoi les monstres mexicains ressemblent-ils tous à des vulves ???)
Ne retrouvant plus le corps de son patient décédé, un médecin (Marisa Tomei) découvre une salle d'expérience un peu spéciale au sous-sol de l'hôpital. Elle rencontre le Dr Cane (Minnie Driver) qui cherche à prouver sous quelle forme l'âme s'enfuit-elle du corps (21 grammes, comme le dit la légende ?)
Gros budget pour ce court de 15 minutes, images soignées, scénario bien mené.
Une infirmière à domicile (Gemma Whelan) se voit confier une nouvelle patiente, une vieille femme grabataire. Mais la maison cache de biens sombres secrets.
Un peu simpliste avec un soupçon de déjà-vu, ce court fonctionne quand même dans sa montée en tension. Baghead - Trailer from Alberto Corredor on Vimeo.
Récemment endeuillé par la perte de sa petite amie, Kevin recherche la vérité. Un seul endroit pour ça, le sous-sol d'un pub glauque où pour une modique somme, il pourra accéder à des réponses...
Déjà auréolé de nombreux prix, Baghead a également au PIFFF gagné le cœur du public par son originalité (tant du sujet que du montage). Une petite perle !
Phratrie
Jeremie Saindon, Canada
Un père de famille leader de secte (Laurent Lucas) prétend pourvoir guérir toutes les maladies. Lorsqu'il échoue à soigner sa propre femme, les "enfants" (4 frères) se rendent compte de l'imposture...
Phratrie est un film de 14 minutes qui semblent longues comme un jour sans cinéma, tant la thématique est diluée. On va être honnête, on se fait vraiment suer...
Mary et sa maman tiennent une entreprise de photo de morts au début du siècle. Pendant que sa mère réconforte la famille, Mary doit gérer seule la photo d'une petite fille.
L'ambiance est intéressante mais cette histoire de fantôme matinée de peur enfantine sens le déjà vu...
The Bloody Ballad of Squirt Reynolds
Anthony Cousins, USA
Dans un camp de vacances, c'est l'heure des histoires flippantes autour d'un feu. L'un des participant raconte donc l'histoire de ce jeune garçon qui depuis une farce qui a mal tourné hante la colonie...
Evidemment, le sujet est très inspiré de slashers comme Vendredi 13 mis le ton du film est plutôt déconnant et drôle, avouons le. C'est plus une parodie qu'un hommage, et ça fonctionne
Stigma
David Velduque, Espagne
Après une nuit ensemble, un des deux garçons se trouve confronté à des hallucinations cauchemardesques.
J'ose espéré ne pas avoir compris ce que veut vraiment dire le film, car si j'en reste à mon ressenti, voici une fable homophobe et stigmatisante pour les porteurs du VIH. No comment...
La Noria
Carlos Baena, Espagne La Noria Teaser from Carlos Baena on Vimeo.
Un petit garçon un peu bricoleur découvre que sa maison est pleine de créatures étranges et plutôt flippantes...
La Noria est un très beau court, tout en animation par ordinateur, très soigné et dont le scénario est particulièrement émouvant, si vous pouvez mettre la main (les yeux) dessus, ne vous privez pas.
0 Commentaires
Votre commentaire sera affiché après son approbation.
Laisser un réponse. |
sorties
découvrez les films en avant-première, ainsi que les sorties récentes à ne pas rater selon mon humble avis (mais vous faites ce que vous voulez). Archives
Janvier 2023
Catégories
Tous
|