(Invasion of the body snatchers) réalisé par Don Siegel, avec Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates, Sam Peckinpah (!) écrit par Daniel Mainwaring USA 1956 1H23 VOST Quand le docteur Miles Bennel, exerçant l'honorable profession de médecin de famille dans la paisible ville de Santa Mira en Californie, retrouve son amie de longue date Becky Driscoll, il ne se doute pas que cette rencontre va le mener aux portes de la folie. Alors qu'on se dit que ces deux fringants jeunes gens, tous deux fraîchement divorcés, vont tomber dans les bras l'un de l'autre au bout des 90 minutes réglementaires, Becky fiche tout par terre en demandant à Miles de surveiller son oncle, qu'elle prétend ne plus reconnaître. Bonne pâte , il s'exécute, et après un bref examen ne trouve rien à redire. Ouf, fausse piste...on peut donc continuer à dragouiller tranquille en invitant sa belle au restaurant, quand soudain Miles est appelé en urgence chez un couple d'amis, Jack et Theodora Belicek, qui viennent de faire une macabre découverte : le corps d'un inconnu gisant dans leur maison, un corps...bizarre, comme inachevé, aux traits flous et dépourvus d'empreintes digitales, mais qui mesure exactement la même taille que Jack... Même si vous l'avez tous certainement déjà vu, ou vu ses remakes, ou simplement en avez entendu parler, je me refuse à dévoiler davantage aux yeux des quelques rares chanceux qui le découvriraient l'intrigue de ce monument du film paranoïaque, qui fit d'un modeste roman de SF destiné au mieux à devenir une série B comme il s'en produisait à la pelle l’œuvre séminale de la contre-culture qui allait jaillir dix ans plus tard. Le mérite en revient au producteur Walter Wanger, qui eut la bonne idée de réunir Don Siegel, pas encore célèbre mais déjà réalisateur chevronné de thrillers, et Daniel Mainwaring, scénariste réputé pour ses idées libérales. C'est de cette alliance inattendue entre la maîtrise des codes du Film Noir et la volonté de commenter la vague d'hystérie anti-communiste que le pays venait d'essuyer que naît la réussite du film. Construit comme un immense flash-back s'ouvrant dans un hôpital psychiatrique, le récit que Miles fait de ses infortunes face à « l'ennemi intérieur » est d'autant plus angoissant qu'il s'inscrit dans le paysage hyperréaliste des petites villes américaines et de ses habitants auquel le spectateur de l'époque ne peut que s'identifier. Constamment tenu en haleine par un récit sec, nerveux, brutal, il assiste impuissant à la destruction d'une communauté humaine inconsciente du danger par une « entité » constituée d'êtres factices aux personnalités indifférenciées... Si le film est indiscutablement un produit de sont temps (la guerre froide, la chasse aux sorcières) transposant fidèlement dans le registre de la science-fiction la peur bien réelle qu'éprouvait les américains de voir le monde s'immoler dans un holocauste nucléaire ou, dans le cas de ce film, le voir sapé de l'intérieur lors d'une invasion pernicieuse des corps et des âmes par des idées corruptrices, il est assez intelligent pour ne jamais mettre grossièrement les pieds dans le plat ; c'est ce qui fait qu'on peut aujourd'hui encore prendre un vrai plaisir à le revoir, alors qu'il ne viendrait à l'esprit de personne de s'infliger des films aussi métaphoriquement lourdingues qu'Invaders from Mars, pour n'en citer qu'un. Au contraire, la contre-culture naissante s'est emparée du film et y a vu une fable prophétique des dangers que conservatisme et conformisme feront peser sur la démocratie (Nixon regnante). C'est d'ailleurs exactement la grille de lecture qu 'adoptera Phillip Kauffman quand en 1978 il en signera le remake, et vous savez quoi ? Il réussira même à surpasser l'original ! Paradoxal ? Certes, mais c'est à la diversité des interprétations qu'il provoque qu'on peut juger de la richesse d'une œuvre, et celle-ci frôle l'ISF ! ...Et que vient faire la profanation de sépultures là dedans me direz-vous ? Et bien absolument rien ! Il s'agit d'une erreur de traduction du distributeur français de l'époque, c'est désopilant ! ...Comment ça y a tromperie sur la marchandise ? Et ben t'avais qu'à lire ce texte jusqu'au bout, fainéant !
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(Guy l'Eclair pour les abonnés du Journal de Mickey) de Mike Hodges, avec Sam Jones, Max Von Sydow, Melody Anderson, Timothy Dalton, Brian Blessed, Topol, Ornella Mutti et Kenny Baker (R2D2)dans une panouille mais ne le dites pas à George Lucas. USA/1980/1H51/VOST Au Tribunal des Causes Perdues, la parole est à la défense: "Mesdames et Messieurs du jury, vous avez entendu le réquisitoire de Monsieur l'avocat général réclamant la déportation du prévenu Flash Gordon dans la Zone Fantôme où croupissent déjà les infortunés Superman IV, Space Mutiny et Turkish Star War, mais de quoi accuse t-on au juste mon client? A en croire le Ministère Public, il serait coupable de nanardise caractérisée, aggravée de cabotinage éhonté, scénario infantile, distribution hasardeuse, effets spéciaux susceptibles de provoquer la cécité, costumes de Donald Cardwell et décors de Roger Hart*, kitsherie généralisé et trahison du comic original. Et pourquoi pas de la chute de Cathage tant qu'on y est? Démontons ces fallacieux arguments. le scénario: Flash Gordon est un brave américain, champion de football aux sourire franc et aux idées aussi claires que sa blondeur de winner; il ne demandait rien de plus au monde que d'emballer la belle journaliste Dale Arden quand son avion s'écrase sur les pieds du Professeur Zarkov, qui lui apprend que la Terre est menacée par le vil empereur Ming, un Fu Manchu inter-galactique qui s'amuse à déclencher des catastrophes écologiques sur la planète parce que sa mère a planqué sa console. N'écoutant que son courage, il part à l'assaut de la forteresse du vilain, est fait prisonnier, tombe la fille de l'empereur parce que c'est un beau gosse, se bat avec Robin des Bois avant de s'en faire un allié, convainc une bande de Walkyri(e)s barbus en surcharge pondérale de rejoindre la lutte contre la tyrannie et part mettre une tannée à l'empereur tout seul sur son scooter volant comme Rambo III face à l'armée soviètique. Honnètement vous trouvez ça infantile? Non, c'est une fable morale, qui prouve que le football mène à tout, doublé d'un courageux discours osant dire la vérité sur la changement climatique: c'est la faute des aliens! On me dit cabotinage: je réponds générosité! On est pas chez Straub & Huillet, l'avenir de la Terre est en jeu, vous n'imaginez quand même pas qu'on peut déclamer son texte comme un comptable remplirait ses impôts. Qui n'a pas vu Brian Blessed rugir la moindre de ses phrases ou Von Sydow multiplier les airs sardoniques ne sait pas ce que c'est qu'un acteur qui donne tout. Le casting? Mais qui d'autre que Sam Jones, habitué des centerfold de Playgirl, pouvait incarner la quintessence du héros américain? Il est grand, baraqué, blondissime, sûr de son bon droit: parfait.Il joue comme un planche à pain? Pas du tout, il EST Flash, il n'a pas à le jouer. Les décors et les costumes piquent les yeux, les effets spéciaux feraient honte à Ed Wood? Là encore je réponds: générosité, et j'ajoute: fidélité à l'original! Là où tant d'autres se seraient contenté d'adapter le Comic aux goûts du jour, Dino de Laurentiis, qui en italien avisé sait que le Space Opéra n'est rien d'autre que du péplum où les lazers qui font piou-piou remplacent les épées et les scooters volants les chevaux, a compris qu'il fallait coller au plus près de l'esthétique du sérial dont il s'inspire. Ça s'appelle du respect, et ça me permet de faire rendre gorge à l'accusation faisandée de trahison, dont l'accable des aigris qui n'ont pas eu la chance d'obtenir les droits d'adaptation, je pense en particulier à ce philosophe Hongrois, comment s'appelle t 'il déjà? Georg Lukacs, c'est ça. C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs du jury, je réclame la relaxe pure et simple de mon client, et je ne doute pas que vous me donnerez raison. C'est un simple question de justice." Délibéré en cours, prononcé du verdict le 23 Octobre 2014. *si vous êtes trop jeune pour comprendre cette fine référence à "Au théatre ce soir", demandez à vos parents. (Death race 2000) réalisé par Paul Bartel, avec David Carradine, Sylvester Stallone, Simone Griffieth, Mary Woronov, Robert Collins 1975/1H20/VO/Vidéo Soyez honnêtes et répondez à ce petit quizz: Pouvez-vous imaginer un film où David Carradine déguisé en Batman de soirées SM ficherait une sévère dérouillée à un Sylvester Stallone affublé d'un costume de gangsters des années 20? Vous attendiez-vous sincèrement à ce que dans le futur, après le Krach financier de 1979, les Etats-Unis soient rebaptisés Union des Province-Unies d'Amérique et dirigés par un Président à Vie qui bénirait son peuple depuis son palais d'été à Pékin? Pouvez-vous concevoir une course automobile à travers l'Amérique dont le but n'est pas tant d'arriver le premier que d'écrabouiller le plus de piétons possibles pour marquer un maximum de points? Saviez-vous que dans ce même futur les français étaient devenus d'immondes terroristes tous voués à la destruction de la Grande Amérique? Si vous avez répondu oui partout, bravo, vous êtes un fin connaisseur de la filmo de Paul Bartel, et je vous félicite. Si vous avez répondu non à au moins une des question, que la honte et l'opprobre vous obombre! Mais comme je suis bon prince, je vous invite cordialement mais fermement à assister à une leçon de géopolitique agrémentée de darwinisme social sur fond de cartoon trash: bienvenus dans la version live et gore de Satanas & Diabolo, et bienvenus à la 20ème édition de la Course Transcontinentale, qui va traverser le pays d'est en ouest en espérant faire sauter le record de victime de l'année passée. Les concurrents de cette année font déjà réver: outre Matilda the Hun, fière aryenne à svastika, Nero the hero, bellâtre de service, et la farouche amazone Calamity Jane, les deux stars de la compétition sont le champion et son challenger, à savoir Frankenstein (David Carradine) et Machine Gun Viterbo (Sylvester Stallone!). Pour suivre la compétition minute par minute, on pourra compter sur le talent et la compétence de journalistes chevronnés, en particulier Junior, propagandiste hystérique, épaulé dans son sacerdoce par l'atone Harold et la pétulante Grace, toujours prompte à consoler devant les caméra les veuves des trépassés en leur offrant des télévisions "son octophonique" pour suivre la course. La seule chose que personne n'a prévu dans cette saine compétition symbolisant les meilleures des vertus américaines, c'est l'irruption dans le tableau d'un groupe de "Résistance à l'écrabouillement des paisibles piétons", qui va tout mettre en oeuvre pour saboter l'épreuve et dénoncer aux yeux du peuple le caractère fascisant de la course et du régime qui l'organise... C'est en 1975 que Bartel, alors acteur, scénariste, et déjà auteur d'un film à petit budget passe derrière la caméra pour le compte de Roger Corman (béni soit son Nom) pour réaliser ce petit bijou d'humour noir. Les années Nixon et leur climat délétère s'achèvent à peine, et la critique radicale de toutes les institutions qui s'est emparé du cinéma indépendant a débordé de manière aussi imprévue que jouissive dans le cinéma d'exploitation. Alors que Coppola dans Secret conversation ou Watkins dans Punishment Park dénoncent sérieusement les dérives anti-démocratique du système, Bartel reprend le thème et signe un film résolument rock n'roll, un pur divertissement qui, sans jamais se prendre au sérieux, se permet de tirer à boulets rouges et avec un enthousiasme roboratif sur tout ce qui l'énerve: les mass média au service du pouvoir, le grégarisme des foules, la démagogie et le mensonge érigés en doctrine d'Etat, pour ne citer qu'eux. Bien sûr comme nous sommes dans un film de papy Corman le film remplit son quota de donzelles dénudées et d'action bourrine sans que cela en devienne jamais lassant, grâce encore une fois au talent de metteur en scène de Bartel, qui joue résolument la carte du second degré et du cartoon: les scènes de poursuites ou d'altercation entre les personnages, ainsi que les pièges tendus par la Résistance font irrésistiblement penser aux fous du volant et à Bip-bip & Will Coyote. On pourrait passer des heures à citer les inventions du scénario (rien que la scène dite du "jour de l'euthanasie" à l'hopital est devenue une scène d'anthologie) mais ce serait vous gâcher le plaisir. Un mot quand même sur la distribution: l'ensemble des acteurs, malgré la disparité de leurs talents respectifs, s'étant mis au diapason du réalisateur, c'est à un festival de cabotinage volontaire que nous assistons, éberlués et hilares; tous plus ridicules les uns que les autres, le Président et ses poses de Maitre du Monde nanar, les journalistes insupportables, les résistants un peu concons et surtout les coureurs, au premier rang desquels explose Stallone dans un de ses premiers rôles, qui est tout simplement grandiose de bétise et de brutalité. Succès inattendu de l'année 75, Death Race engendra de multilpes suites et plagiats sur le thème panem et circenses au service de l'Empire, plus un remake raté en 2008. Aucun n'a jamais retrouvé l'esprit joyeusement foutraque et subversif du premier opus. Moralité, méfiez-vous des imitations, foncez voir l'original! écrit et réalisé par Tsinya Tsukamoto Japon, 1989, VOST, 1h07, interdit aux – de 16 ans lors de sa sortie en France avecTomoro Taguchi, Kei Fujiwara, Nobu Kanaoka, Renji Ishibachi Ouverture: un homme en bleu de travail penètre dans un atelier rempli de ferrailles, s'accroupit, se déshabille, s'entaille généreusement la cuisse à l'aide d'un couteau et y insère un bout de tuyau. Horrifié de voir la plaie s'infecter et se couvrir de vers (on voit qu'on a affaire à un intellectuel), il sort en courant et se fait renverser par un voiture. Cut. Le chauffeur, un salary-man entre deux âges d'une banalité à pleurer, se découvre une blessure bizarre à la joue; poursuivi dans le métro par une femme au corps envahi par des excroissances métalliques, il se transforme graduellement en mutant mi-homme mi-machine. Peste. Voilà comment débute le manifeste cyberpunk hallucinant et halluciné qui a marqué toute une génération de cinéphiles déviants, et c'est peu de dire qu'il a été reçu comme une sacré claque dans le monde polissé des festivals de cinéma qui ont reconnu en lui le film expérimental le plus époustouflant de la décennie. Tourné et autoproduit par l'auteur sur une année en 16 mm dans des conditions chaotiques, Tetsuo est aussi impossible à résumer qu'un cauchemar révé par deux David, Lynch et Cronenberg, dont Tsukamoto ne fait pas secret de l'admiration qu'il leur porte. Quelque part entre les obsessions organiques de Cronenberg et la structure (ou son absence) narrative de Lynch, Tsukamoto a accouché d'un film-monstre, enchainant les scènes-chocs dans une ambiance sonore et musicale "indus" hypnotisante, jusqu'à sa conclusion apocalyptique, en y ajoutant sa patte personnelle: une fascination érotique pour la machine qui s'oppose au corps humain et en triomphe dans une orgie masochiste propre aux névroses d'un mouvement transhumain particulièrement développé dans la société nippone moderne. Film malade, film symptôme d'un monde qui s'est nié au point d'en appeler à une révolution post-humaine, Tetsuo vous avale, vous mâche et vous recrache hébété et hagard. Il ne vous laissera pas indemne. Jigureul jikyeora! Ecrit et réalisé par Jeong Jun-Hwan, avec Shin Ha-yun, Baek Yun-Shik, Hwang Jeong-Min. Corée du sud 2003 1h58 vost Méfiez-vous des apiculteurs dépressifs, en particulier si vous vous êtes le patron d'une grande entreprise de l'industrie chimique; il leur passe quelquefois de drôles d'idées dans la tête. Celles de Byeong-gu, par exemple, valent leur pesant de chlorpromazine: Tout comme David Vincent, il sait que les extra-terrestres sont là, enfin pas loin, et cherche à convaincre un monde incrédule que l'invasion si elle n'a pas déjà commencée, est imminente; il en connait même la date: la prochaine pleine lune. Bref la Terre est en danger, mais heureusement, Byeong-gu a deux atouts: une comparse fidèle et dévouée, Soo-ni, et surtout un plan. Il va kidnapper celui qu'il soupçonne être la tête de pont de l'invasion venue d'Andromède, le très puissant capitaine d'industrie Kang-man sik, et tenter de lui arracher l'aveu de sa véritable nature. Habilement déguisés en sac poubelle et protégés des ondes télépathiques aliens par des casques de spéléos customisés, Byeong-gu et Soo-ni sautent sur le râble de Kang-man sik et le ramènent prestement dans leur cachette aménagée sous leur maison. Le calvaire va commencer, alors qu'à l'extérieur la police enquète fébrilement... Premier film d'un cinéaste de 33 ans, "Save the green planet!" jouit depuis sa sortie d'une petite réputation de film culte, terme tellement galvaudé qu'il ne veut plus rien dire, mais qui dans son cas se justifie pleinement car il réunit au moins trois critères définissant cette expression: c'est un film de genre, un échec commercial à sa sortie, mais qui continue à vivre depuis bientôt 10 ans grâce au bouche à oreille enthousiaste de cinéphiles déviants. Si le film emporte autant l'adhésion, c'est qu'il n'a peur de rien, à l'instar des oeuvres issus du nouveau cinéma d'horreur nippon. Jeong Jun-hwan se lance dans son récit bille en tête en mariant le plus de genres cinématographiques possibles: le thriller paranoïaque, la SF, le policier, le torture porn (mais sans gratuité), le drame sentimental, la comédie noire, au prix de ruptures de ton et de retournements de situations plus gonflés les uns que les autres. Conséquence, on se sait jamais sur quel pied danser. Les rapports entre les 3 personnages, rapports violents de dominations et de soumissions, sont à géométrie variables, évoluant sans cesse entre la stratégie de survie de la victime épousant le point de vue de son bourreau pour lui complaire, celle du Byeong-ju envers sa compagne qui le pousse à détruire ce qu'il aime, et celle de Soo-ni prise entre fidélité et doute. Rendons-donc ici hommages aux comédiens qui rendent crédibles les situations les moins plausibles au premier rang desquels le formidable Shin ha-gyun, qu'on a vu depuis dans "Sympathy for Mr Vengeance", et qui donne vie, chair et sang à son personnage improbable. Fidèle en cela au meilleur de la production coréenne quand elle n'est pas occupée à singer Hollywood, cette intensité d'interprétation est mise au service d'un récit certes idiot, mais dépourvu de tout manichéisme, ce qui peut paraitre étonnant dans le contexte d'un rapt avec violence. Qui plus est il se permet de délivrer un message politique et moral à l'issu d'un twist que je me garderais bien de révéler, sur la violence de la nature humaine, les rapports de classe dans la société coréenne contemporaine et le caractère fascisant des sauveurs auto-proclamés, quels que soient leur cause. Enfin, et c'est ce qui touche peut-être le plus le coeur des fans, c'est un film fait par un amoureux du cinéma: multipliant les citations comme autant de signes de pistes, Jeong jun-hwan, s'amuse à rendre hommage à ceux qui lui ont donné envie de passer à l'acte; à votre tour de vous amuser à reconnaitre au détour d'un cadrage, d'une ligne de dialogue ou d'un accessoire, les emprunts à 2001, Misery, Bug, et pour faire bonne mesure, X-or, San ku kaï et la Bible (oui oui, la Bible!). |
Absurde SéanceToutes les chroniques écrites dans le cadre du festival entre 2011 et 2015 Catégories
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