![]() (Guy l'Eclair pour les abonnés du Journal de Mickey) de Mike Hodges, avec Sam Jones, Max Von Sydow, Melody Anderson, Timothy Dalton, Brian Blessed, Topol, Ornella Mutti et Kenny Baker (R2D2)dans une panouille mais ne le dites pas à George Lucas. USA/1980/1H51/VOST Au Tribunal des Causes Perdues, la parole est à la défense: "Mesdames et Messieurs du jury, vous avez entendu le réquisitoire de Monsieur l'avocat général réclamant la déportation du prévenu Flash Gordon dans la Zone Fantôme où croupissent déjà les infortunés Superman IV, Space Mutiny et Turkish Star War, mais de quoi accuse t-on au juste mon client? A en croire le Ministère Public, il serait coupable de nanardise caractérisée, aggravée de cabotinage éhonté, scénario infantile, distribution hasardeuse, effets spéciaux susceptibles de provoquer la cécité, costumes de Donald Cardwell et décors de Roger Hart*, kitsherie généralisé et trahison du comic original. Et pourquoi pas de la chute de Cathage tant qu'on y est? Démontons ces fallacieux arguments. le scénario: Flash Gordon est un brave américain, champion de football aux sourire franc et aux idées aussi claires que sa blondeur de winner; il ne demandait rien de plus au monde que d'emballer la belle journaliste Dale Arden quand son avion s'écrase sur les pieds du Professeur Zarkov, qui lui apprend que la Terre est menacée par le vil empereur Ming, un Fu Manchu inter-galactique qui s'amuse à déclencher des catastrophes écologiques sur la planète parce que sa mère a planqué sa console. N'écoutant que son courage, il part à l'assaut de la forteresse du vilain, est fait prisonnier, tombe la fille de l'empereur parce que c'est un beau gosse, se bat avec Robin des Bois avant de s'en faire un allié, convainc une bande de Walkyri(e)s barbus en surcharge pondérale de rejoindre la lutte contre la tyrannie et part mettre une tannée à l'empereur tout seul sur son scooter volant comme Rambo III face à l'armée soviètique. Honnètement vous trouvez ça infantile? Non, c'est une fable morale, qui prouve que le football mène à tout, doublé d'un courageux discours osant dire la vérité sur la changement climatique: c'est la faute des aliens! On me dit cabotinage: je réponds générosité! On est pas chez Straub & Huillet, l'avenir de la Terre est en jeu, vous n'imaginez quand même pas qu'on peut déclamer son texte comme un comptable remplirait ses impôts. Qui n'a pas vu Brian Blessed rugir la moindre de ses phrases ou Von Sydow multiplier les airs sardoniques ne sait pas ce que c'est qu'un acteur qui donne tout. Le casting? Mais qui d'autre que Sam Jones, habitué des centerfold de Playgirl, pouvait incarner la quintessence du héros américain? Il est grand, baraqué, blondissime, sûr de son bon droit: parfait.Il joue comme un planche à pain? Pas du tout, il EST Flash, il n'a pas à le jouer. Les décors et les costumes piquent les yeux, les effets spéciaux feraient honte à Ed Wood? Là encore je réponds: générosité, et j'ajoute: fidélité à l'original! Là où tant d'autres se seraient contenté d'adapter le Comic aux goûts du jour, Dino de Laurentiis, qui en italien avisé sait que le Space Opéra n'est rien d'autre que du péplum où les lazers qui font piou-piou remplacent les épées et les scooters volants les chevaux, a compris qu'il fallait coller au plus près de l'esthétique du sérial dont il s'inspire. Ça s'appelle du respect, et ça me permet de faire rendre gorge à l'accusation faisandée de trahison, dont l'accable des aigris qui n'ont pas eu la chance d'obtenir les droits d'adaptation, je pense en particulier à ce philosophe Hongrois, comment s'appelle t 'il déjà? Georg Lukacs, c'est ça. C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs du jury, je réclame la relaxe pure et simple de mon client, et je ne doute pas que vous me donnerez raison. C'est un simple question de justice." Délibéré en cours, prononcé du verdict le 23 Octobre 2014. *si vous êtes trop jeune pour comprendre cette fine référence à "Au théatre ce soir", demandez à vos parents.
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![]() de Noboru Igushi, avec Rina Takeda, Shigeru Matsuzaki 2012 Japon 93 mn VOSTFR Au comité de rédaction de la Gazette Utopia, l'heure est grave... La chef: « mes enfants, l'heure est grave. On vient de décrocher un partenariat avec le Festival International du Film d'Environnement, on a que trois séances pour convaincre les spectateurs, alors du nerf bandes de moules! Faites passer les copies ...d'abord les documentaires: A few brave people, Entrée du personnel: des textes militants pour des films engagés,c'est bien tout ça! Et le troisième? Moi: C'est Dead Sushi. Pour l'Absurde Séance,oh Grand Stratéguère. La chef: Fais voir...C'est ça ton papier, trois lignes? Moi: ben, c'est des sushis...mutants...qui mangent des japonais...pendant une heure trente. Et les japonais se défendent-mal- avec des prises de karaté et se transforment en zombis...Ha oui il y aussi un savant fou et des méchants capitalistes, et ils se retrouvent tous dans une auberge pour déguster des sushis contaminés, et voilà: trois lignes, Grand Vizir. La chef: Dis-moi, tu veux que je t'envoie couvrir le festival du film de coloscopie en 3D de la Pitié-Salpétrière? Moi: Oh non, grand Sachem! La chef: Alors tu m'arranges un peu tout ça et tu donnes envie aux gens de venir, ou tu peux réserver tes lunettes en relief et ton sac à vomi! Moi: Oui-da, Premier Ministre! » Donner envie aux gens de venir...Bon, soyons honnêtes: soit vous êtes déjà un fan de nanars improbables,et la perspective de découvrir un film dans lequel des sushis volants exterminent les pensionnaires d'une auberge nipponne vous fait trémousser d'impatience, soit vous êtes fermés à ce type d'expérience psychotronique et il y a peu de chances que ce film vous fasse changer d'avis. L'intrigue tient sur un relevé de compte bancaire grec après la banqueroute: la jeune Keiko est la fille d'un grand maitre dans l'art de préparer les sushis; se sentant indigne de reprendre ses couteaux, elle s'enfuit et trouve une place dans une auberge comme simple servante.Débarque le staff de la Komatsu Pharmaceutical venu pour un séminaire de dégustation de poissons morts; son président prend un malin plaisir à humilier Keiko, alors qu'un ancien chercheur de la firme injustement licencié s'introduit dans la place et injecte dans la nourriture un sérum qui transforme la nourriture en sushis tueurs: et c'est la baston! Aux manettes de ce monument d'idiotie jubilatoire, on retrouve Noboru Igushi. un des pères fondateurs de la Nouvelle Vague Gore japonaise, avec son comparse Yoshihiro Nishimura. Tous deux adeptes des farces hénaurmes et outrancières, mêlant un gore décomplexé à une bonne dose d'humour noir, travaillant délibérément pour des budgets rachitiques en contrepartie d'une liberté totale afin d'échapper à la censure, le duo infernal nous aura offert des joyaux tels que Machine Girl ou Robo Geisha, qui sont depuis devenus des références du genre. Sans atteindre la folie furieuse de Tokyo Gore Police (dont les aficionados de l'Absurde Séance se souviennent avec un stupeur et tremblement), Dead Sushi, avec ses effets spéciaux numériques bricolés sur Photoshop, ses maquillages particulièrement réussis, ses comédiens qui cabotinent au point de faire passer Toshiro Mifune pour un acteur bressonien, ses scènes d'actions délirantes, et une tonalité générale qui confine au seizième degré, est un film fauché et tout fou dans sa tête comme on les aime ici, et qui devrait ravir votre âme d'enfant pour peu que vous ayez un faible pour les bagarres entre une courageuse héroïne armée d'un nunchaku en sushis et une armée de zombis guidés par un homme à tête de thon. Si avec ça je ne vous ai pas donné envie de découvrir cet ovni, je ne peux rien faire pour vous ! La chef : « et c'est quoi le rapport avec l'environnement ? Moi : Heu, les méchants sont des pharmaciens qui polluent l'environnement ? La chef : et... Moi : la séance est gratos ? La chef : et ben tu vois quand tu veux ! » ![]() JEU D'ENFANT(child's play) De Tom Holland, avec Chris Sarandon, Catherine Hicks, Alex Vincent et la présence diabolique de Brad Dourif. USA/1988/90mn/VOST Interdit aux moins de 12 ans (Haha...hum, pardon). Les poupées c'est le Mal: elles sont laides, elles sont fabriquées en Chine (ce qui fait pleurer la nuit notre ministre du redressement productif), elles inculquent dans nos chères têtes blondes des stéréotypes physiques discriminants (comme dans l'expression "nos chères têtes blondes" pour désigner tous les enfants de France), et en plus, des fois, elles essayent de nous assassiner. Pas seulement à cause des éléments infects issus de l'industrie pétro-chimique qui les constituent,non, mais carrément avec des couteaux de cuisine! Heureusement, un homme s'est levé pour dénoncer cette menace. Cet homme, c'est Tom Holland, un courageux cinéaste qui avait déjà alerté l'opinion publique sur l'inquiètante infiltration de vampires décadents à l'intérieur des banlieues américaines dans son documentaire sans concessions "Fright Night". Ce soir, Tom nous livre le témoignage bouleversant de Karen Barclay, une mère célibataire qui offre à son fils Andy une poupée "Good Guy" (mon dieu comme c'est ironique...), sans savoir que l'esprit démoniaque du tueur en série Charles Lee Ray y a trouvé refuge grâce à un subterfuge vaudou alors qu'il se faisait descendre par l'inspecteur Mike Norris (elle aurait quand même pu se renseigner, mais bon en même temps elle l'a acheté à un clochard rencontré au coin d'une rue glauque, fallait pas qu'elle s'attende à un facture non plus). Le problème avec les poupées hantées, c'est qu'elles cherchent obstinément à se réincarner dans le corps de leur propriétaire, fut-il un garçon de six ans, Et la c'est le drame: défenestrations, explosions inexpliquées, cabotinage ehonté, nain déguisé dans un costume ridicule, rebondissements sans rimes ni raison, répliques indignes d'un Schwarzenegger, en un mot: l'Horreur... Et aux myopes qui auraient raté la photo illustrant cet article, on parle bien ici de CHUCKY, car c'est sous ce titre anodin de "Child's play" que se cache une des franchises les plus lucratives d'Hollywood à l'époque où tous les studios tentaient d'émuler les hits que furent "Vendredi 13" et "les griffes de la nuit" pour NewLine. Celle-ci est signée United Artist (excusez du peu!). Si comme moi vous faites partie des ados attardés qui ont découvert avec un ravissement rigolard cet Opus Minimus du cinéma d'horreur en VHS dans votre vidéoclub de quartier, ne ratez pas l'occasion de le (re)voir sur grand écran, parce que ça ne se représentera pas de sitôt! ![]() écrit et réalisé par Cédric Dupuis, avec Olivier Bureau, Nathalie Van Tongelen, Céline Berti, Mickael Collart, Jérome Thévenet, Sébastien Venture, Jonathan Jure. France 2011 78mn vidéo Il y a des films qui se vivent comme des épreuves mais dont on sort grandi pour peu qu'on y survive. Cette leçon s'applique parfois aux artistes qui y ont participé, parfois aux spectateurs qui s'y sont confrontés, plus rarement aux deux en même temps. "Making oFF" est de ceux-là. A ceux d'entre vous, fidèles lecteurs de cette rubrique, que la programmation de ce film hors-norme pourrait choquer, je tiens à rappeler qu'ici à Utopia, nous avons à coeur de ne pas nous contenter de diffuser des films qui caressent dans le sens du poil. Non, on nous le reproche assez, mais notre rôle tel que nous l'entendons, c'est d'être modestement un acteur de la vie publique, qui prend parti, appelle à la reflexion, à la critique, à la dénonciation des scandales qui menacent chaque jour notre fragile démocratie. C'est pourquoi nous sommes fiers de proposer dans ce cadre une soirée-débat axée autour du thème: "la soif de gloire dans une société surmédiatisée aboutit-elle à une serial-killerisation des (faibles d') esprits?", au travers de l'étude d'un cas clinique qui va bouleverser le pays: celui de Cédric Dupuis. Son histoire tient du drame antique, en ce qu'elle relève d'une notion classique que les Grecs nommaient "Hubris", l'orgueil démesuré qui offense les dieux et déchaine leur colère. Cédric Dupuis est un homme sans histoires, et c'est bien cela son problème: il crève de n'être personne. Miné par son insignifiance, il cherche une planche de salut pour le sortir de sa médiocrité, et comme la majorité des hommes de sa génération, gavée de télé-réalité, de jeux vidéos déréalisants et de films "gornos", elle ne se présente plus sous la forme d'un accomplissement personnel au service d'autrui, non; pour lui un seul mot d'ordre: la célébrité. Tout de suite. A n'importe quel prix. Comme si un désir aussi infantile chez un adulte n'était pas suffisamment inquiétant, Cédric décide que pour y parvenir, il allait tout simplement tourner " le plus grand film gore de tous les temps"... Petit problème: Cédric n'a ni argent ni talent, mais en revanche il a des amis, prêts à l'aider à concrétiser son rêve. Armé de son seul caméscope et d'une foi en béton armé sur ses capacités à mener son projet à bien, Cédric entame le tournage...qui vire rapidement au cauchemar. Confronté à la nullité de ses interprètes, à l'indigence de ses décors et à la pauvreté des effets spéciaux, bref, en langage psychiatrique, au principe de réalité, Cédric sombre dans une folie meutrière; passant devant la caméra, il mets en scène un premier meurtre plus du tout simulé, suivi d'un viol sur cadavre ( oui oui, nous parlons bien de nécrophilie); une machine infernale s'enclenche dans sa tête, qui le conduira à éliminer tous les obstacles à la réalisation de son fantasme. Et à ce moment là vous vous dîtes: mais de quoi parle t-il? Et comment le sait-il? Et bien, parce qu'il nous reste une trace de cette tragédie. En effet, et c'est peut-être le plus incroyable, Cédric Dupuis avait prévu dès le départ de documenter lui-même le tournage de son chef d'oeuvre en tournant en parallèle le making-of. Ce qui l'était moins, c'est que ce making-of deviendrait le témoignage-confession d'une folie à l'oeuvre sous nos yeux, en même temps que la preuve de l'existence d'un film inachevé, et condamné à ne jamais voir le jour. Suite à cet épisode psychotique Cédric Dupuis a été interné à l'hopital Olivier Bureau de Bordeaux, où on lui a diagnostiqué un sévère ANS, ou Arthur J. Nelson Syndrom, en français Complexe Emile Couzinet. Depuis sa liberté conditionnelle il sillonne le pays accompagné par certains rescapés pour mettre en garde la jeunesse de France contre les conséquences d'un abus de débilité télévisuelle. Ce témoignage bouleversant sortira en DVD en Mai prochain. En l'achetant, vous ferez un geste pour la préservation de la santé mentale de certains milieux socio-professionnels ravagés par la folie des grandeurs et l'immodestie, à l'origine de crimes bien plus terribles que ceux montrés ici. Pour qu'un jour on puisse dire: plus jamais ça. ![]() (Death race 2000) réalisé par Paul Bartel, avec David Carradine, Sylvester Stallone, Simone Griffieth, Mary Woronov, Robert Collins 1975/1H20/VO/Vidéo Soyez honnêtes et répondez à ce petit quizz: Pouvez-vous imaginer un film où David Carradine déguisé en Batman de soirées SM ficherait une sévère dérouillée à un Sylvester Stallone affublé d'un costume de gangsters des années 20? Vous attendiez-vous sincèrement à ce que dans le futur, après le Krach financier de 1979, les Etats-Unis soient rebaptisés Union des Province-Unies d'Amérique et dirigés par un Président à Vie qui bénirait son peuple depuis son palais d'été à Pékin? Pouvez-vous concevoir une course automobile à travers l'Amérique dont le but n'est pas tant d'arriver le premier que d'écrabouiller le plus de piétons possibles pour marquer un maximum de points? Saviez-vous que dans ce même futur les français étaient devenus d'immondes terroristes tous voués à la destruction de la Grande Amérique? Si vous avez répondu oui partout, bravo, vous êtes un fin connaisseur de la filmo de Paul Bartel, et je vous félicite. Si vous avez répondu non à au moins une des question, que la honte et l'opprobre vous obombre! Mais comme je suis bon prince, je vous invite cordialement mais fermement à assister à une leçon de géopolitique agrémentée de darwinisme social sur fond de cartoon trash: bienvenus dans la version live et gore de Satanas & Diabolo, et bienvenus à la 20ème édition de la Course Transcontinentale, qui va traverser le pays d'est en ouest en espérant faire sauter le record de victime de l'année passée. Les concurrents de cette année font déjà réver: outre Matilda the Hun, fière aryenne à svastika, Nero the hero, bellâtre de service, et la farouche amazone Calamity Jane, les deux stars de la compétition sont le champion et son challenger, à savoir Frankenstein (David Carradine) et Machine Gun Viterbo (Sylvester Stallone!). Pour suivre la compétition minute par minute, on pourra compter sur le talent et la compétence de journalistes chevronnés, en particulier Junior, propagandiste hystérique, épaulé dans son sacerdoce par l'atone Harold et la pétulante Grace, toujours prompte à consoler devant les caméra les veuves des trépassés en leur offrant des télévisions "son octophonique" pour suivre la course. La seule chose que personne n'a prévu dans cette saine compétition symbolisant les meilleures des vertus américaines, c'est l'irruption dans le tableau d'un groupe de "Résistance à l'écrabouillement des paisibles piétons", qui va tout mettre en oeuvre pour saboter l'épreuve et dénoncer aux yeux du peuple le caractère fascisant de la course et du régime qui l'organise... C'est en 1975 que Bartel, alors acteur, scénariste, et déjà auteur d'un film à petit budget passe derrière la caméra pour le compte de Roger Corman (béni soit son Nom) pour réaliser ce petit bijou d'humour noir. Les années Nixon et leur climat délétère s'achèvent à peine, et la critique radicale de toutes les institutions qui s'est emparé du cinéma indépendant a débordé de manière aussi imprévue que jouissive dans le cinéma d'exploitation. Alors que Coppola dans Secret conversation ou Watkins dans Punishment Park dénoncent sérieusement les dérives anti-démocratique du système, Bartel reprend le thème et signe un film résolument rock n'roll, un pur divertissement qui, sans jamais se prendre au sérieux, se permet de tirer à boulets rouges et avec un enthousiasme roboratif sur tout ce qui l'énerve: les mass média au service du pouvoir, le grégarisme des foules, la démagogie et le mensonge érigés en doctrine d'Etat, pour ne citer qu'eux. Bien sûr comme nous sommes dans un film de papy Corman le film remplit son quota de donzelles dénudées et d'action bourrine sans que cela en devienne jamais lassant, grâce encore une fois au talent de metteur en scène de Bartel, qui joue résolument la carte du second degré et du cartoon: les scènes de poursuites ou d'altercation entre les personnages, ainsi que les pièges tendus par la Résistance font irrésistiblement penser aux fous du volant et à Bip-bip & Will Coyote. On pourrait passer des heures à citer les inventions du scénario (rien que la scène dite du "jour de l'euthanasie" à l'hopital est devenue une scène d'anthologie) mais ce serait vous gâcher le plaisir. Un mot quand même sur la distribution: l'ensemble des acteurs, malgré la disparité de leurs talents respectifs, s'étant mis au diapason du réalisateur, c'est à un festival de cabotinage volontaire que nous assistons, éberlués et hilares; tous plus ridicules les uns que les autres, le Président et ses poses de Maitre du Monde nanar, les journalistes insupportables, les résistants un peu concons et surtout les coureurs, au premier rang desquels explose Stallone dans un de ses premiers rôles, qui est tout simplement grandiose de bétise et de brutalité. Succès inattendu de l'année 75, Death Race engendra de multilpes suites et plagiats sur le thème panem et circenses au service de l'Empire, plus un remake raté en 2008. Aucun n'a jamais retrouvé l'esprit joyeusement foutraque et subversif du premier opus. Moralité, méfiez-vous des imitations, foncez voir l'original! |
Absurde SéanceToutes les chroniques écrites dans le cadre du festival entre 2011 et 2015 Catégories
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